Garde à vue de Fabien Paul : les élections consulaires ne sont vraiment pas un fleuve tranquille

L'affaire du Negresco s'invite dans les élections de la CCI Nice Côte d'Azur. Fabien Paul, tête de liste UPE 06 et candidat officiel à la présidence, a été placé en garde à vue en tant qu'ancien président du Tribunal de Commerce de Nice. Il est entendu, ainsi que son successeur Jean-Marcel Giuliani, par le Parquet national financier sur la position du Tribunal de commerce dans ce dossier.

CCI Fronton

Coup de tonnerre dans le ciel consulaire azuréen : la mise en garde à vue de son candidat officiel aux prochaines élections, Fabien Paul, en tant qu'ancien président du Tribunal de Commerce dans l'affaire du Negresco. Ce rebondissement dans l'imbroglio de la succession de Jeanne Augier, l'emblématique propriétaire du Negresco décédée en 2019, a été annoncé hier par Nice-Matin. Il concerne deux ancien présidents du Tribunal de Commerce de Nice : Fabien Paul de janvier 2006 à janvier 2017 et Jean-Marcel Giuliani, qui lui a succédé du 23 janvier 2017 au 18 janvier 2021.

Actualisation 02-07-2021/ 07:00. Après une garde à vue de 24 heures, tous deux ont retrouvé leur liberté mercredi après-midi sans mise en examen à ce stade, selon Nice-Matin.

Des élections consulaires disputées

Si garde à vue ne veut pas dire mise en examen et encore moins culpabilité de quoi que ce soit, le fait que le candidat de l'UPE06 soit ainsi entendu par le Parquet national financier (PNF) suscite évidemment des interrogations dans les milieux consulaires. Cela d'autant plus que ces élections (elles auront lieu en octobre-novembre) ne se présentaient déjà pas comme un long fleuve tranquille.

D'abord avec la présence, pour une rare fois, d'une seconde liste autre que celle de l'UPE 06 avec une candidature "libre" menée par Daniel Sfecci, président de l'UIMM Côte d'Azur et vice-président de la CCI. Ensuite par le coup de théâtre aux primaires de l'UPE 06 qu'a constitué la "défaite" de Jean-Pierre Savarino. Fabien Paul a devancé de trois voix l'actuel président qui s'était positionné pour un second mandat et partait comme "candidat naturel". L'évolution de la situation judiciaire est donc suivie aujourd'hui avec une attention toute particulière.

Un rebondissement dans l'affaire du Negresco

Quant à l'affaire du Negresco, elle prend ses racines en 2009, quand Jeanne Augier, après avoir crée le fonds de dotation Mesnage-Augier-Negresco dicte son testament. Elle se dessine en 2012, quand l'état de santé de la propriétaire du Negresco se dégrade et qu'une mise sous tutelle est demandée avec la nomination d'une administratrice judiciaire chargée de gérer le palace. Elle se noue en août 2017 quand le procureur général de Nice, Jean-Michel Prête, décide de mettre fin à l'administration judiciaire. Certains y voient l'ouverture d'une porte à un rachat du palace (sa valeur est estimée entre 300 et 400 M€ sans compter les oeuvres d'art)  par de riches investisseurs privées (princes arabes, fonds asiatiques ou groupes européens).

Le comité d'entreprise notamment s'en était alerté et en avril 2018, il avait obtenu que le tribunal de Nice soit dessaisi, l'avenir du Negresco se jouant depuis à Marseille. "S'en était suivi, en 2018, une perquisition menée par trois magistrats et l'OCLCIFF (anticorruption) au domicile de Jean-Michel Prêtre, alors procureur de la République de Nice, dans le cadre d'une information judiciaire sans placement en garde à vue. Et l'avenir du palace, placé sous la responsabilité du tribunal de commerce de Nice, avait suscité quelques émois, à l'heure où Fabien Paul passait la main de la présidence à Jean-Marcel Giuliani", rappelle ainsi Nice-Matin.

Ajouter un commentaire