
Guillaume Pepy, il était important pour la SNCF de construire une nouvelle gare à Cannes?
Oui, tout le monde le voit, la gare n’était pas à la hauteur de la ville et de son rayonnement, et cela fait 3 ou 4 ans qu’avec Bernard Brochand nous bâtissons le projet avec l’aide du Conseil Régional et du Conseil Général. La bonne nouvelle, c’est que désormais c’est signé et que les travaux vont s’engager pour avoir une nouvelle gare de Cannes, lumineuse et ultra moderne, qui ne sera plus en retard mais en avance.
Cela a été un long chemin pour réunir les différents partenaires autour de ce projet ?
C’est un projet super ambition de près de 50 millions d’euros qu’il a fallu réunir pour corriger l’erreur architecturale des années 70. Donc c’est vrai qu’on a beaucoup travaillé sur ce dossier sur lequel Bernard Brochand s’est énormément investi. Moi, cela fait des années que je suis ce projet et c’est un plaisir d’aboutir aujourd’hui à un accord parce que Cannes a besoin d’une gare à son image.
Ce sera une gare du 21e siècle, au cœur d’un véritable pôle multimodal ?
Oui, si on veut que les gens utilisent davantage le train et moins la voiture, il faut leur donner une solution de bout en bout. Le train, c’est bien, mais il faut qu’à son arrivée l’on puisse disposer de parking, que les bus soient là, de même que les vélos ou les taxis. Bref, il faut penser la chaîne complète du déplacement pour que le train constitue une réelle alternative à la voiture, et c’est cela que l’on va faire à Cannes.
Pour que le public adhère au train, il faut qu’il soit à l’heure, or les TER ont connu de grandes difficultés dans notre région. Vous avez lancé un plan d’urgence pour y remédier, il porte ses premiers fruits ?
Il faut être prudent, mais les premiers résultats sont très encourageants. Le nombre de trains supprimés est ainsi passé de près de 10%, ce qui était gigantesque, à moins de 2%. La régularité a elle aussi progressé de 4 ou 5 points pour être maintenant à 92%, mais il faut encore faire mieux, ce qui n’est pas facile car nous ne disposons pas encore d’une troisième voie qu’on est en train de construire.
Avec cette 3ème voie, vous pourrez réellement augmenter les fréquences ?
Oui, notre objectif est non seulement d’avoir une bonne régularité, mais aussi de pouvoir offrir un service encore plus fréquent, à le demi heure ou au quart d’heure, pour aller vers Grasse ou Monaco. Il faut vraiment qu’on est une 3ème voie pour offrir de tels services de manière fiable. Aujourd’hui, le réseau en PACA a l’âge de ses artères et doit être modernisé et étendu. La grande vitesse viendra un jour, mais pas demain matin et pour développer le ferroviaire, il faut travailler sur les voies existantes.
Puisque vous l’abordez, où en est le projet de LGV ?
Il suit son rythme sur la base de 4 tracés différents, mais ce n’est pas pour demain. On parle de 2025 et au-delà. Donc on a au moins une décennie à vivre avec le réseau existant et là-dessus, il faut mettre de l’argent et se mobiliser. C’est ce que l’on est en train de faire.