Géosciences Azur : un pas en avant pour la surveillance sismique des océans

Posté mer 11/05/2005 - 00:00
Par admin

Installé au large de Toulon à 2.400m de fond, le capteur sismologique conçu par Géosciences Azur avec le britannique Guralp System est capable de transmettre en temps réel les données enregistrées sur l'activité sismique de la région et du monde entier. Une première européenne.

Un capteur sismologique en eau profonde capable de transmettre en temps réel les données enregistrées sur l'activité sismique de la région mais aussi du monde entier : c'est l'expérience, -une première européenne-, qui est en cours au large de Toulon. Ce capteur très spécifique a été conçu par Géosciences Azur et Guralp System (Grande Bretagne),, avec le soutien financier de l'INSU, de l'Observatoire Océanologique de Villefranche et de la région PACA. Géosciences Azur, une unité mixte de recherche IRD/CNRS/UPMC/UNSA, Villefranche sur mer, est l'un des grands partenaires du futur CITE de l'environnement (Centre international des technologies et des expertises de l'environnement) lancé par le Club Hi Tech Côte d'Azur. Ce capteur sismologique a été installé récemment par 2.400 mètres de fonds. Il a été accolé au télescope à neutrino développé par le programme scientifique international Antares, programme réunissant 14 laboratoires européens. Il s'agit là d'une expérience qui devrait permettre de valider un élément clé pour tout système d'alerte efficace contre les tsunamis du type de celui qui a ravagé fin décembre les côtes de l'Océan indien.L'opportunité du programme Antares au large de ToulonLe déploiement de ce capteur large bande par "Victor", un submersible de l'IFREMER piloté depuis la surface, permet de tester les paramètres d'installation nécessaires à une observation de bonne qualité des séismes locaux aussi bien que régionaux et mondiaux. Il a permis aussi de développer un savoir-faire dans les technologies marines profondes. "Pour une réussite de l'observation à long terme, les scientifiques sont confrontés à trois défis majeurs : la résistance des instruments et des câbles à la pression qui s'exerce à 2400m de profondeur, la résistance des instruments à la corrosion du milieu marin et une très bonne intégration du matériel et de l'électronique de contrôle qui doivent pouvoir être maintenus à distance,", note l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement) dans un communiqué.Le programme Antares au large de Toulon, pour lequel le CPPM (Centre de physique des particules de Marseille) est le laboratoire hôte, fournissait une opportunité unique à l'équipe de Géosciences Azur de relever ces défis et de développer des techniques en sismologie, susceptibles d'être exportées ensuite sur des zones sismiques. Dans plusieurs régions côtières mondiales en effet, le risque sismique est dû aux grands séismes qui se produisent en mer et donc une étude précise de cette activité est importante pour en faire une meilleure évaluation. Pour ce faire, des capteurs marins sont nécessaires.Prochain objectif : un capteur en mer LigureLes outils d'observation dont disposent jusqu'à présent les scientifiques pour mener leurs programmes de recherche sont des capteurs sismologiques autonomes ou OBS (Ocean Bottom Seismometre), largués de la surface avec leurs batteries et leurs mémoires qui permettent des enregistrements de plusieurs mois. Ils se posent librement sur le fond et on commande la remontée à la surface à la fin de la période d'enregistrement. L'analyse des données ne peut se faire qu'après leur récupération. Bien loin donc d'un travail en temps réel permettant d'alerter les populations, le cas échéant.Même si elle ne permet pas une anticipation des séismes, la surveillance sismologique permet en revanche une évaluation rapide de leur magnitude, de leur localisation et donc de leur impact. Elle a besoin d'une transmission en temps réel des données fournies par les réseaux de capteurs. Dans ce domaine également, l'expérience en cours apporte une fiabilisation des technologies : les enregistrements numériques du mouvement du sol produits par le capteur sont transmis par un câble de 40 km de long qui relie l'ensemble de l'expérience Antares à la côte, puis de là sont envoyés par internet au laboratoire Géosciences Azur. Le prochain objectif de ce laboratoire est de déployer un capteur semblable en mer Ligure afin de compléter son réseau de surveillance sismique régional.

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