Grande distribution : des prix qui varient suivant le niveau de la concurrence

Posté jeu 03/04/2008 - 14:45
Par admin

Grande distribution : des prix qui varient suivant le niveau de la concurrence

Les positions dominantes locales de la grande distribution nuisent au pouvoir d’achat ! Bien sûr, on s'en doutait un peu tous. Mais l'UFC-Que Choisir le prouve à partir d'une étude de prix basée sur l’état de la concurrence dans 634 zones de chalandise. Une étude présentée ce matin lors d'une conférence de presse à Paris et qui montre, chiffres en mains, qu’il existe une forte relation entre la concurrence locale sur les zones de chalandise et les niveaux de prix observés.

 

En moyenne nationale, selon l'association de consommateurs, un hypermarché situé dans une zone non concurrentielle sera 1,30% plus cher qu’un hypermarché du même groupe situé dans une zone concurrentielle. "Le relevé ayant été effectué lors d’une période de prix bas, septembre 2007, il s’agit d’un écart de prix sous estimé. Par ailleurs, cette moyenne cache des écarts de prix locaux beaucoup plus importants pouvant aller jusqu'à 20%", note l'UFC Que Choisir.

 

Des exemples? A Marseille, le consommateur paiera au Carrefour du 15ème arrondissement, en position dominante, 5,5% de plus qu’au Carrefour du 8ème arrondissement. Cela représente pour un ménage moyen un surcoût annuel de l’ordre de 230 euros. Dans le département de la Gironde, un ménage qui fait ses courses au Leclerc de Talence, qui est dans une zone non concurrentielle, paiera 9,3% plus cher qu’au Leclerc de Port-Ste-Foy-et-Ponchapt, en concurrence avec un Géant Casino. Déménager, permettrait au ménage de Talence de faire une économie annuelle d’environ 392 euros en moyenne !

 

"Par conséquent, il apparaît évident que les distributeurs, notamment Carrefour et Auchan, adaptent leur politique de prix à l’environnement concurrentiel local" conclut l'association. Et d'imputer ce "manque flagrant de concurrence" sur les zones de chalandises à la réglementation relative aux implantations commerciales, dite "loi Royer/Raffarin", mise en place pour protéger le petit commerce. Une loi qui ne serait pas parvenue à stopper le déclin du petit commerce, mais qui aurait abouti à la création d’importants monopoles locaux. D'où un cumul de deux maux : la hausse des prix par manque de concurrence et une baisse de diversité de choix à cause du déclin du commerce de proximité.

 

Conséquence : l'UFC-Que Choisir appelle à changer au plus vite une réglementation à l’origine d’effets pervers. L'association demande :

  • Le renforcement du Plan local d’urbanisme (PLU). En effet, à la demande de l’Europe, les CDEC devraient disparaître et le permis de construire deviendra l’unique guichet d’autorisations.
  • Que le Conseil de la Concurrence puisse contraindre les groupes en position dominante sur une zone de chalandise à se séparer ou à échanger certaines activités.
  • Deux types de mesures sont à développer pour défendre le petit commerce : prévoir dans le PLU des zones réservées au développement du commerce de proximité; mettre en place une réelle politique d’accompagnement, sous forme d’aides ciblées, financées par l’utilisation de l’ensemble des recettes de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA).

 

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