Grève à Air France : l'économie azuréenne durement touchée
Au dixième jour de grève des pilotes d'Air France, la CCI Nice Côte d'Azur tire la sonnette d'alarme et demande une sortie de crise rapide. Elle rappelle que "dans un contexte économique morose, avec des indicateurs à la baisse, le département des Alpes-Maritimes ne peut supporter plus longtemps cette paralysie qui impacte le tissu économique tous secteurs confondus"
Se dirige-t-on vers une fin du conflit à Air France ? Rien n'est moins sûr alors que plusieurs annonces hier soir ont créé un véritable imbroglio. Ainsi, si le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a annoncé hier sur RMC, le retrait du projet de low cost Transavia Europe qui cristalise la colère des pilotes, la compagnie nationale a rapidement démenti. Elle a rappelé que rien n'indiquait un retrait du projet et qu'elle s'en tenait à son offre de suspension de Transavia Europe jusqu'en décembre. Soit pour trois mois. Toujours l'impasse donc ce matin.
48 vols annulés sur 60 à Nice, aujourd'hui, au dixième jour de grève
La compagnie est aussi repartie pour un dixième jour de grève aujourd'hui mercredi. Et sur l'aéroport Nice Côte d'Azur, une dixième journée de galère pour les usagers d'Air France qui n'assurera seulement que 20% des vols de la journée (48 vols annulés sur 60 normalement programmés). Sont ainsi particulièrement touchées les liaisons sur Paris avec à peine 4 AR pour la "navette" Paris Orly (contre 18) et 2 pour le Paris-CDG (contre 6).
Par sa durée, le mouvement de grève des pilotes d'Air France touche durement l'économie azuréenne, dont l'aéroport international est un de ses moteurs essentiels. La CCI Nice Côte d'Azur tire aussi aujourd'hui la sonnette d’alarme en soulignant la nécessité de parvenir au plus vite à une sortie de crise.
55.000 passagers perdus depuis le 15 septembre
Dans un communiqué, elle rappelle que "dans un contexte économique morose, avec des indicateurs à la baisse, le département des Alpes-Maritimes ne peut supporter plus longtemps cette paralysie qui impacte le tissu économique tous secteurs confondus : le commerce, les industries, le tourisme, l’hôtellerie, l’activité de fret, l’organisation de congrès, etc …
Le transport aérien est un vecteur très puissant du développement économique azuréen. La perte en nombre de passagers depuis le début de la grève est déjà estimée à 55 000 passagers sur l’Aéroport Nice Côte d’Azur.
Depuis le début 2014, l'économie des Alpes maritimes a connu des difficultés importantes dans de nombreux secteurs (ex : l’hôtellerie-restauration avec une baisse d’activité qui impacte déjà l’emploi et la grève commence à peser de manière dramatique sur l’industrie du tourisme : risques sur l’organisation de congrès, baisse des réservations hôtelières). Une arrière-saison exceptionnellement satisfaisante pourrait contribuer de compenser partiellement les résultats de ce début d'année et de la saison estivale".
"La double peine pour nos entreprises et l'emploi"
Membre du Bureau à la CCI et Président de l’Union de Métiers et Industries de l’Hôtellerie des Alpes-Maritimes, Michel Chevillon s'insurge contre ce qu'il estime être une "prise en otage des professionnels du tourisme". "La Côte d'azur étant enclavée, l'essentiel du trafic se fait via l’aéroport. L’activité économique connexe est donc durement touchée. Une minorité corporatiste de privilégiés prend en otage une fois de plus la majorité des professionnels du tourisme de ce territoire ...et donne au monde entier une image "lamentable" de notre pays," estime-t-il.
Président de la CCI Nice Côte d’azur, Bernard Kleynhoff souligne une nouvelle fois combien l’attractivité de notre territoire reste fortement conditionnée par sa desserte. "Je souhaite une sortie de crise rapide au nom de l’intérêt économique. Notre département doit se donner les moyens de ses ambitions. Cela passe par l’ouverture de liaisons aériennes directes entre Nice Côte d’Azur et des destinations comme l’Asie, le Golfe, ou encore la Chine. Cela passe à moyen terme par une connexion au réseau ferré européen à grande vitesse. Cette grève en plus, c'est la double peine pour nos entreprises et l’emploi".