Plus de 11 millions d'abonnés à Internet en France dont 5 millions en haut débit fin juin 2004 : les chiffres de l'observatoire de l'ART (Autorité de régulation des télécommunications) témoignent de l'explosion de l'ADSL avec l'entrée de nouveaux acteurs et de nouvelles offres.
Plus de 11 millions d'abonnés à Internet en France à fin juin 2004 (contre 5% en 1999), et surtout une forte poussée du haut débit avec des tarifs mensuels qui ont diminué de moitié en deux ans : ce sont là les principaux enseignements de l'Observatoire du marché de l'Internet pour le second semestre 2004 que l'ART (Autorité de régulation des télécommunications) a publié vendredi (voir le communiqué de l'ART). A la fin du mois de juin, l'ART comptabilisait ainsi 11.127.000 foyers français connectés au Web. Par rapport à fin mars 2004, la croissance peut sembler faible : 1% (et +5,6% par rapport à fin décembre 2003). Mais ce qui est nouveau dans les chiffres, c'est le basculement entre bas débit et haut débit.
Les connexions bas débit restent encore certes majoritaires : un peu plus de 6,1 millions contre pratiquement 5 millions pour le haut débit. Mais en trois mois, le nombre d'utilisateurs bas débit a baissé de 6,5% tandis que le haut débit est monté de 11,8%. Un raz-de-marée depuis le début d'année (+23% au premier trimestre 2004) ! Selon l'ART, on peut estimer que la France comptera 6 millions d'abonnés haut débit à la fin de l'année contre 3,6 millions fin 2003. Comme on peut s'en douter, l'ADSL tire l'ensemble : +12,9% à 4 573 504 abonnés. En comparaison, le câble, qui bouge peu (+1,2%) ne compte que 425.000 abonnés, les autres technologies de connexion (BLR, satellite, etc) restant anecdotiques.
Le dégroupage et l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché du haut débit comme Neuf Telecom, Free ou Cegetel expliquent cette percée du haut débit et ce rattrapage à grande vitesse de la France par rapport à la pratique européenne de l'Internet (la France se trouve aujourd'hui en 7ème position en Europe pour la pénétration de l'Internet). Les offres nouvelles se sont ainsi multipliées et les prix ont plongé. Ainsi l'accès de base à 512 kbit/s qui était facturé entre 30 et 45 euros par mois à la mi 2002 se facture aujourd'hui à partir d'une quinzaine d'euros et des offres de débit 1024 et 2048 kbit/s se multiplient assorties d'une démocratisation du partage de connexion ADSL avec des modem-routeur Wi-Fi ou CPL (Computer Power Line) dont les prix ont également chuté. En perspective maintenant, l'arrivée de l'ADSL 2+ qui dès 2005 permettra de franchir les 10 megabit/s note l'ART.
Quant à l'usage que les Français font du Net, l'ART donne aussi quelques repères. A leur domicile, les internautes utilisent prioritairement la recherche d'informations (90%) et le courrier électronique (74,2%). Le téléchargement et les transferts de fichiers, sujet hautement sensible pour la musique et le cinéma, n'arrivent qu'en troisième position (32,8%). Vient ensuite la communication (messagerie instantanée, visiophone, voix sur IP) pour 21,5%, les achats en ligne pour 13,9%, les forums pour 10%. En fin de liste, l'e-learning pour 0,9%. A noter aussi 84% des 12-17 ans surfent tous les jours ou au moins une à deux fois par semaine (contre 73% des 18 ans et plus). Ce qui montre que la génération qui vient fera encore monter les statistiques de connexion d'aujourd'hui.