Humeur : Dominique Pages épingle "Les Français malades de leurs droits"

Posté lun 05/02/2007 - 09:35
Par admin

Humeur : Dominique Pages épingle "Les Français malades de leurs droits"

"Et si Mai 68 avait été une révolution insidieuse qui pendant près de 40 ans a instillé un poison mortel dans les veines des français : le droit, comme l’alpha et l’omega du bonheur social ?" s'interroge Dominique Pages? Et d'épingler dans une tribune sarcastique "Les Français malades de leurs droits". Voici cette tribune de Dominique Pages. N'hésitez pas à réagir (Avis des lecteurs à droite ou Réagir à l'article en bas) et à ouvrir ainsi le débat

 

« Il est interdit d’interdire » pouvait-on alors entendre dans une société qui n’avait pas fondamentalement viré sa cutie de l’après-guerre et avait soif d’une dynamique qu’entravaient les conventions embourgeoisées de l’époque.

 

Mais hormis pour quelques « entrepreneurs » qu’on a retrouvé une vingtaine d’années plus tard à la tête de Libération, de Nouvelles Frontières, du Ministère de la Santé, assumant ainsi ce dynamisme qu’ils avaient contribué à libérer, cette période semble avoir scellé l’alliance du socialisme communisant que la France côtoyait depuis les années 30 avec le conservatisme radicalo-bourgeois qui a récupéré ce mouvement pour mieux pérenniser son maintien au pouvoir. Et, de fait, la France s’est engagée avec bonne conscience et fierté dans le modèle social de toujours plus de droits.

 

Ainsi, à l’abri du concept d’Etat de Droit (qui a une autre signification), a-t-on vu naître (pour n’en citer que quelques-unes symboliques du propos) un ensemble de dispositions (où la droite n’est pas, contre toute attente, la moindre responsable) qui, prises individuellement, répondent à une logique de protection défendable, mais où l’on a oublié par faiblesse l’exigence effective de contrepartie

 

- l’indemnisation du chômage (J. Chirac 1976) sans réelle contrepartie de rechercher un emploi.

- le treizième mois pour ces mêmes chômeurs, au titre qu’il faut consommer comme les autres

- l’exonération progressive de l’impôt du le revenu pour plus de 50 % de la population, laquelle bénéficie de ce fait d’avantages financiers supplémentaires, tout en se considérant comme défavorisée (sans parler du confiscatoire ISF)

- le regroupement familial pour les travailleurs immigrés qui a importé, sans précaution d’intégration mais aussi d’obligations de contribution sociale (ou fiscale), des populations à la seule recherche des droits offerts par notre modèle social.

- la naturalisation sans exigence de connaissances minimales de la loi, de la langue et de la culture

- la Couverture Maladie Universelle, sans avoir cotisé pour en bénéficier

- l’amplification des traitements particuliers d’employés de l’Etat (ou similaires) qui font des conducteurs de TGV des rentiers du succès de la SNCF ou des gaziers, pour leur Comité d’Entreprise, des fervents défenseurs de l’augmentation des prix de l’énergie (1)

- et puis, ce n’est pas la moindre des faiblesses, à défaut d’être la dernière, le Droit opposable au logement (J .Chirac 2006) qui outre le sujet même qu’il vise à traiter, instille pernicieusement que le citoyen aura un recours contre l’Etat…….(dans ce domaine, comme demain dans d’autres, que la lâcheté politique ne démentira pas) .. Même pas besoin d’un quarteron de dirigeants syndicaux non-représentatifs mais traités comme des pachas!

 

30 ans,…. La boucle est bouclée !!

 

Mais en laissant s’installer une France de ceux qui ont droit à côté de celle de ceux qui doivent (travailler, cotiser, payer l’impôt, créer des emplois,…), c’est ainsi que depuis 30 ans la classe politique a perdu sa légitimité et a généré cette fracture sociale, dont l’étendard a fait frémir les esprits le temps d’une campagne. Pour avoir oublié un principe d’éducation qui a fait ses preuves depuis l’antiquité et que Mai 68 au détour de son slogan libertaire emblématique rappelé plus haut a semblé balayer, à savoir que « Qui aime bien châtie bien », l’Etat est devenu comme ces parents qui gâtent leurs enfants lesquels ne leur rendent que du mépris n’attendant pas de la flatterie, mais de l’autorité et un guide pour leur avenir

 

Car le droit, c’est autant le résultat d’un échange et d’un débat entre deux protagonistes défendant des modèles de société, qu’une étape de progression culturelle d’une société dans l’organisation de sa cohésion sociale. En faire, comme la jurisprudence l’établit depuis les accords de Grenelle, un avantage acquis arraché de haute lutte par un quarteron de responsables syndicaux (ou agitateurs) à son adversaire étatique repus de son autosatisfaction énarchique prêt à brader le silence de ceux qui payeront (ou qui attendent leur tour pour réclamer leur hochet) arrange l’ego de ces piètres négociateurs, mais ne constitue jamais un progrès.

 

Qu’échange-t-on dans la France qu’on quitte cette année ou dans celle qu’on nous promet demain ? Une richesse nationale dont la fiction est entretenue par l’accroissement de notre endettement et une croissance invisible qui ne génère aucun espoir, contre un apaisement social fait de cadeaux sans lendemain à tous ceux qui savent porter haut dans les medias leur pouvoir de nuisance social.

 

La France (une certaine France, pour être précis, et qui n’est pas que socialiste encartée!) est fière de donner des leçons de fiscalité à la Suisse, de gestion de conflit tchétchène à la Russie, de droits de l’homme à la Chine. Mais, en attendant, on n’a pas entendu parler des émeutes dans les banlieues de Zurich ou Genève, on n’a rien fait pour ne pas avoir besoin des ressources de la Russie (avec ses 6 % de croissance et ses 300 Mds de $ de réserves) et la Chine est avec ses 8% de croissance et ses 1000 Mds de $ de réserves, l’usine, le client et la nouvelle frontière pour l’économie française et ses cadres soucieux de se réaliser hors du marasme national….

 

Dans 100 jours nous aurons le droit et le devoir ….de choisir le courage pour nous et nos enfants!

 

Profitons-en pour ne pas perdre encore 5 ans sur le monde !

 

(1) Le CCAS de EDF/GDF est alimenté par un prélèvement de 1% du CA de ces 2 structures !

 

 

Dominique PAGES :  dpages

 

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