Humeur : Dominique Pages épingle "Les Français malades de leurs droits"
"Et si Mai 68 avait été une révolution insidieuse qui pendant près de 40 ans a instillé un poison mortel dans les veines des français : le droit, comme lalpha et lomega du bonheur social ?" s'interroge Dominique Pages? Et d'épingler dans une tribune sarcastique "Les Français malades de leurs droits". Voici cette tribune de Dominique Pages. N'hésitez pas à réagir (Avis des lecteurs à droite ou Réagir à l'article en bas) et à ouvrir ainsi le débat
« Il est interdit dinterdire » pouvait-on alors entendre dans une société qui navait pas fondamentalement viré sa cutie de laprès-guerre et avait soif dune dynamique quentravaient les conventions embourgeoisées de lépoque.
Mais hormis pour quelques « entrepreneurs » quon a retrouvé une vingtaine dannées plus tard à la tête de Libération, de Nouvelles Frontières, du Ministère de la Santé, assumant ainsi ce dynamisme quils avaient contribué à libérer, cette période semble avoir scellé lalliance du socialisme communisant que la France côtoyait depuis les années 30 avec le conservatisme radicalo-bourgeois qui a récupéré ce mouvement pour mieux pérenniser son maintien au pouvoir. Et, de fait, la France sest engagée avec bonne conscience et fierté dans le modèle social de toujours plus de droits.
Ainsi, à labri du concept dEtat de Droit (qui a une autre signification), a-t-on vu naître (pour nen citer que quelques-unes symboliques du propos) un ensemble de dispositions (où la droite nest pas, contre toute attente, la moindre responsable) qui, prises individuellement, répondent à une logique de protection défendable, mais où lon a oublié par faiblesse lexigence effective de contrepartie
- lindemnisation du chômage (J. Chirac 1976) sans réelle contrepartie de rechercher un emploi. - le treizième mois pour ces mêmes chômeurs, au titre quil faut consommer comme les autres - lexonération progressive de limpôt du le revenu pour plus de 50 % de la population, laquelle bénéficie de ce fait davantages financiers supplémentaires, tout en se considérant comme défavorisée (sans parler du confiscatoire ISF) - le regroupement familial pour les travailleurs immigrés qui a importé, sans précaution dintégration mais aussi dobligations de contribution sociale (ou fiscale), des populations à la seule recherche des droits offerts par notre modèle social. - la naturalisation sans exigence de connaissances minimales de la loi, de la langue et de la culture - la Couverture Maladie Universelle, sans avoir cotisé pour en bénéficier - lamplification des traitements particuliers demployés de lEtat (ou similaires) qui font des conducteurs de TGV des rentiers du succès de la SNCF ou des gaziers, pour leur Comité dEntreprise, des fervents défenseurs de laugmentation des prix de lénergie (1) - et puis, ce nest pas la moindre des faiblesses, à défaut dêtre la dernière, le Droit opposable au logement (J .Chirac 2006) qui outre le sujet même quil vise à traiter, instille pernicieusement que le citoyen aura un recours contre lEtat .(dans ce domaine, comme demain dans dautres, que la lâcheté politique ne démentira pas) .. Même pas besoin dun quarteron de dirigeants syndicaux non-représentatifs mais traités comme des pachas!
30 ans, . La boucle est bouclée !!
Mais en laissant sinstaller une France de ceux qui ont droit à côté de celle de ceux qui doivent (travailler, cotiser, payer limpôt, créer des emplois, ), cest ainsi que depuis 30 ans la classe politique a perdu sa légitimité et a généré cette fracture sociale, dont létendard a fait frémir les esprits le temps dune campagne. Pour avoir oublié un principe déducation qui a fait ses preuves depuis lantiquité et que Mai 68 au détour de son slogan libertaire emblématique rappelé plus haut a semblé balayer, à savoir que « Qui aime bien châtie bien », lEtat est devenu comme ces parents qui gâtent leurs enfants lesquels ne leur rendent que du mépris nattendant pas de la flatterie, mais de lautorité et un guide pour leur avenir
Car le droit, cest autant le résultat dun échange et dun débat entre deux protagonistes défendant des modèles de société, quune étape de progression culturelle dune société dans lorganisation de sa cohésion sociale. En faire, comme la jurisprudence létablit depuis les accords de Grenelle, un avantage acquis arraché de haute lutte par un quarteron de responsables syndicaux (ou agitateurs) à son adversaire étatique repus de son autosatisfaction énarchique prêt à brader le silence de ceux qui payeront (ou qui attendent leur tour pour réclamer leur hochet) arrange lego de ces piètres négociateurs, mais ne constitue jamais un progrès.
Quéchange-t-on dans la France quon quitte cette année ou dans celle quon nous promet demain ? Une richesse nationale dont la fiction est entretenue par laccroissement de notre endettement et une croissance invisible qui ne génère aucun espoir, contre un apaisement social fait de cadeaux sans lendemain à tous ceux qui savent porter haut dans les medias leur pouvoir de nuisance social.
La France (une certaine France, pour être précis, et qui nest pas que socialiste encartée!) est fière de donner des leçons de fiscalité à la Suisse, de gestion de conflit tchétchène à la Russie, de droits de lhomme à la Chine. Mais, en attendant, on na pas entendu parler des émeutes dans les banlieues de Zurich ou Genève, on na rien fait pour ne pas avoir besoin des ressources de la Russie (avec ses 6 % de croissance et ses 300 Mds de $ de réserves) et la Chine est avec ses 8% de croissance et ses 1000 Mds de $ de réserves, lusine, le client et la nouvelle frontière pour léconomie française et ses cadres soucieux de se réaliser hors du marasme national .
Dans 100 jours nous aurons le droit et le devoir .de choisir le courage pour nous et nos enfants!
Profitons-en pour ne pas perdre encore 5 ans sur le monde !
(1) Le CCAS de EDF/GDF est alimenté par un prélèvement de 1% du CA de ces 2 structures !
Dominique PAGES : dpages
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