Immobilier d'entreprise : le grand retournement

Posté jeu 18/10/2001 - 00:00
Par admin

Les professionnels, notamment pour Sophia Antipolis, parlent pour l'instant d'un retour à une commercialisation normale après la pénurie de l'an dernier. Mais ils craignent pour demain.

Dans l'immobilier d'entreprise, rien à voir aujourd'hui avec la grande euphorie de 2000. Et cela avant même les événements du 11 septembre. Mais rien à voir, tout au moins encore, avec la situation enregistrée en 1992-93 dans le creux de l'après-guerre du Golfe. Les professionnels réunis à l'occasion du bilan du premier semestre 2001 de l'Observatoire Immobilier d'Entreprise Côte d'Azur sont bien tous d'accord sur un grand retournement de situation en ce domaine. Finie la pénurie. Mais pour eux, la Côte est encore loin d'un trop plein de mètres carrés. Tout juste estiment-ils que la situation du marché immobilier revient à des niveaux plus "normaux" de commercialisation. En témoigne pour eux le niveau des transactions qui, avec 43.700 m2 placés au premier semestre 2001, est sensiblement le même que celui du premier trimestre 2000.Sophia Antipolis : les stocks se sont reconstitués. Ce retour presque à la normale est particulièrement sensible sur la technopole. Pour le premier semestre 2001, Sophia, locomotive du département dans le domaine de l'immobilier d'entreprise, a retrouvé des mètres carrés en stock : 30.000 m2 disponibles à fin juin ce qui représente 33% du stock du département et une année de commercialisation. Rien d'alarmant. Un pourcentage qui était largement inférieur l'an dernier (18.000 m2 fin décembre 2000) alors que la pénurie de locaux se renforçait et que les programmes à venir étaient déjà pratiquement tous loués.En volume, les transactions sophipolitaine qui représentaient 55% des transactions sur les Alpes-Maritimes en 2000 (34% au premier semestre 2001) ont bien sûr baissé : 60.000 m2 l'an dernier et un chiffre qui devrait tourner autour de 25 à 30.000 m2 cette année (l'incidence du ralentissement constaté dès le début de septembre et aggravé par les attentats aux Etats-Unis est encore difficile à mesurer).Pour l'instant, les entreprises retrouvent enfin de l'espace disponible bien que certaines n'aient plus forcément les mêmes besoins qu'en période d'euphorie. Corvis par exemple, qui avait réservé 2.500 m2 se contentera de la moitié et mettra le reste en location. Kast Telecom, autre exemple, est loin avec 5 à 6 personnes désormais d'utiliser les 900 m2 dont il dispose dans les locaux de l'IMRA..Si aucune reprise n'est enregistrée dans les NTIC, le domaine d'activité majeur sur la technopole, ce retournement de l'immobilier d'entreprise risque en revanche de se creuser. D'une part les grands groupes ont pour la plupart gelé leur progression, des entreprises disparaissent et les candidats à la création ou à la délocalisation se font moins nombreux. Ce qui a pour effet mécanique de faire baisser la demande de locaux. De l'autre les projets réclamés à corps et à cris il y a deux ans, commencent à arriver sur le marché et viennent alimenter l'offre. Ainsi, le SYMISA a-t-il vendu 120.000 m2 de charges foncières depuis deux ans sur lesquelles, depuis un an, 40.000 m2 ont déjà été livrés ou sont en cours de construction. Et si l'on ne parle pas encore de crise, les professionnels de l'immobilier restent très attentifs à l'évolution de la situation.Nice : un manque criant de grandes surfaces. Le marché niçois arrive en bout de stock. S'il reste encore des produits sur le marché, c'est par le phénomène de disparition d'entreprises. En revanche, le manque reste criant de grandes surfaces. L'ouest niçois (Arénas et Méridia) n'a enregistré aucune nouvelle livraison de surfaces de bureaux depuis dix ans (le dernier immeuble construit en date étant l'Aéropole à l'Arénas). Il faudra attendre au minimum 2004 pour que le projet Méridia, dans la plaine du Var, commence à livrer ses premiers mètres carrés.La situation est encore plus critique pour les locaux d'activités ou de stockage des entreprises où seule la zone industrielle de Carros offre encore quelques disponibilités. Et là, pour les professionnels de l'immobilier d'entreprises qui réclament la mise en place d'une politique foncière en faveur des activités de production, c'est peut-être le plus gros problème auquel va être confrontée l'économie azuréenne.

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