Initiative Riviera Technologie : le premier bilan

Posté mar 10/06/2003 - 00:00
Par admin

Où en est-on ? Côté recommandations, avancées modestes sur les transports, le logement des actifs, les zones d'activités, le nombre d'étudiants. Côté actions, l'IRT a démarré (mise en place d'une structure, élargissement sur Marseille, projets menés par ses partenaires) et se trouve désormais sur les rails.

Plus de deux cents personnes dont une majeure partie de chefs d'entreprise du secteur high tech du département! La démarche IRT (Initiative Riviera Technologies), ne serait-ce que par le nombre de participants venus souffler la première bougie, jeudi dernier à l'aéroport de Nice, n'est pas retombée. Loin de là. Après une mise en route qui a pris un peu de temps (il a fallu notamment recruter et mettre en place une structure) l'IRT s'est développée et les premiers objectifs listés par les chefs d'entreprise ont pu commencé à être réalisés.Ce premier anniversaire, monté comme une émission de télévision, avec interviews en direct, vidéos, votes électronique aura aussi donné l'occasion d'établir l'état d'avancement des "travaux". Une démarche dont l'enjeu a été largement rappelé : doper un secteur high tech qui fait aujourd'hui plus que jeu égal avec le tourisme en terme de chiffre d'affaires (respectivement 5,8 et 5,2 milliards d'euros selon les chiffres données par Pierre Breuil, préfet des Alpes-Maritimes), et "créer la première communauté technologique européenne à partir de l’ensemble des entreprises des Alpes-Maritimes".Recommandations : des avancées modestesOù en est-on? Début juin 2002, le comité de pilotage composé d'une douzaine de chef d'entreprise et dirigé par Jean Zieger, de la direction d'Alcatel Space, avait présenté les résultats de ses études assortis d'une liste de recommandations et d'actions. Les recommandations s'adressaient aux institutionnels. Il s'agissait de "freins au développement du secteur high tech" (comme le logement pour actifs, l'engorgement routier, le faible nombre d'étudiants en matière scientifique, etc..), autant de domaines qui sont de la responsabilités des élus et de la puissance publique. Les actions (voir la liste des 24 actions) s'adressent aux entreprises avec l'aide de partenaires (associations, club et institutionnels).Premier point abordé dans le bilan d'un an d'IRT : les recommandations. Sur ce créneau, les avancées apparaissent plutôt maigres. Jean Léonetti, président de la CASA (Communauté d'Agglomération de Sophia Antipolis) dans une interview portant sur le logement des actifs, avoue que la situation est sur ce point catastrophique. Mais, pour lui, la communauté d'agglomération est porteuse de solutions et les actions qui ont été engagées au niveau de la CASA porteront leurs premiers fruits d'ici deux ou trois ans. Concernant les zones d'activités, la situation est contrastée comme le notait Christian Tordo (directeur de Texas Instruments) : détente sur l'immobilier de bureaux mais pénurie pour les zones d'activité.Au chapitre transport, si la RN202 et la liaison ferroviaire Cannes-Grasse soulageront les liaisons nord-sud, si le tramway est en cours pour Nice, en revanche pas d'avancées sur le problème le plus crucial : celui des liaisons est-ouest. Et dans ce domaine, la latence est de plus de 10 ans : les projets de route ou d'autoroutes engagés aujourd'hui ne peuvent guère être réalisés dans un délai de moins de dix ans et pour l'instant, le contournement de Nice ou autre infrastructure d'envergure ne sont toujours pas programmés. Concernant l'Université, Geneviève Gourdet, présidente de l'UNSA a présenté en vidéo le projet de campus STIC qui, à l'horizon 2006-2007 rassemblera sur Sophia Antipolis, autour des locaux de l'ESSI et de l'Inria, un ensemble de formations de haut niveau sur les Sciences et technologies de l'information et de la communication. Autre point abordé : la gouvernance de Sophia Antipolis avec une présentation par le préfet des Alpes-Maritimes, Pierre Breuil, du comité exécutif de Sophia. Un comité dans lequel il compte faire entrer la région.Actions : c'est bien engagé !Parmi le catalogue des actions, même si l'IRT n'a véritablement pu commencer à travailler qu'en novembre 2002, des avancées sont déjà notées. Ainsi, comme l'a commenté Yves Raynaud, directeur général de la CCI NCA, trois des actions demandées ont été réalisées par la Chambre de commerce et d'industrie : une structure a été mise en place avec des permanents, un site internet a été monté (www.initiative-riviera-technologies.com) dont une nouvelle version sera mise en ligne le 30 juin et un collaborateur a été nommé à Marseille. D'autres partenaires de l'IRT ont de leur côté pris en charge d'autres actions : le concours régional de start-up avec le Club Sophia Start-up et Laurent Bazet son président; le Kit de Présentation de la Côte d'Azur et l'identification des technologies clés avec CAD (Côte d'Azur Développement) et son président Jean-Pierre Mascarelli; l'embryon d'un cluster en microélectronique autour de SAME (Sophia Antipolis MicroElectronic forum) et de Jacques-Olivier Piednoir.D'autres sont au programme de 2003-2004 : les réseaux hauts débits, action développée par Jean-Marc Djian, président de la Telecom Valley, la mise en place de clusters, projet soutenu par Jean Zieger, une meilleure intégration du département dans un espace régional et dans l'espace européen, actions présentées par Francis Perugini, président de la CCI NCA. La vision du futur, elle, a été donnée par Jacques Gros, past président de la Telecom Valley et directeur du site d'IBM La Gaude. C'est celle d'une alliance entre le secteur high tech et l'industrie plus traditionnelle du tourisme qui ferait de la Côte d'Azur un pôle d'excellence mondial avec emplois à valeur ajoutée à la clé.Les priorités de la salle : transport, clusters, haut débit et Villa MédicisDans les recommandations et les actions, le public a pu choisir ses priorités par vote électronique : 44% pour le développement des infrastructures de transport terrestre; 44% pour la mise en oeuvre d'un premier cluster technologique de référence; 34% pour les réseaux Hauts Débits "partout et pour tous"; 33% pour une villa Médicis des Hautes Technologies, un projet cher au sénateur Laffitte, présent lors de la soirée.L'IRT en tout cas, a démontré que, même si tout était loin d'être réalisé, elle était bien désormais sur les rails. Avec environ deux cents entreprises participantes, avec son comité de pilotage, son comité exécutif, et surtout ses partenaires, elle a déjà commencé à fédérer les énergies et à les transformer en synergies. Elle a également élargi sa base au pays de Grasse autour du "cluster séculaire" de la parfumerie, de Monaco (un bassin de travail de près de 40.000 emploi) montrant qu'elle ne limitait pas le high tech à Sophia et à Nice mais qu'elle le portait sur toute la Côte d'Azur. Rendez-vous aussi en juin 2004 pour voir si ces premiers résultats encourageants se seront confirmés et amplifiés. Une suite qui appartiendra en fait aux acteurs du secteur high tech eux-mêmes, appelés à soutenir et à participer à ce grand projet de la Côte.

Jean-Pierre  Largillet

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