Iter à Cadarache : le Japon d'accord pour discuter

La situation pourrait se débloquer pour le projet de réacteur thermonucléaire après les déclarations des responsables de l'Union européenne et du Japon. Un dégel qui a donné la fièvre, hier en bourse, au titre de Soditech, société sophipolitaine qui travaille pour le CEA.

La situation va-t-elle se débloquer pour Iter en faveur de Cadarache ? Le Japon, selon plusieurs déclarations au plus haut niveau en ce début de semaine, déclarations reprises par un quotidien nippon, pourrait en effet renoncer à accueillir le futur réacteur expérimental Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor). Ce qui laisserait la voie ouverte à la candidature de l'Union Européenne sur Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône.Soditech s'envoleLundi soir, ainsi, le ministre de l'Economie du Luxembourg, Jeannot Krecké, avait indiqué que "le Japon est d’accord pour discuter la possibilité qu’Iter soit en Europe. Un peu auparavant, à Luxembourg également, le Premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, avait déclaré espérer un accord "aussi rapidement que possible" avec l'Union européenne. Cette position, notaient les observateurs, était encore imaginable il y a quelques semaines. Soutenu par les Etats-Unis et la Corée du Sud, le Japon défendait bec et ongles depuis plus d'un an une implantation d'Iter, sur son site de Rokkasho-Mura, face à l'Union européenne ainsi que la Russie et la Chine qui défendaient le site de Cadarache. La situation se trouvait à tel point bloquée que l'Union européenne s'était fixée pour date limite des négociations la réunion du prochain G 8 début juillet en Ecosse et avait décidé que la construction d'Iter se ferait alors à Cadarache avec ou sans le Japon.La porte semble désormais ouverte à une solution qui puisse regrouper l'ensemble des six pays participants pour un projet gigantesque (10 milliards d'euros pour la seule construction du réacteur thermonucléaire). Hier soir, lors de son intervention sur France 2, Jacques Chirac, président de la République a reparlé d'Iter, estimant que l'implantation du réacteur à Cadarache se fera "parce que la France a une voix qui est écoutée" dans le monde.La nouvelle de ce dégel sur Iter a d'ailleurs eu des incidences dans la journée sur le titre d'une société sophipolitaine : Soditech. L'entreprise spécialisée dans l'ingénierie mécanique high tech collabore depuis 1996 avec le CEA Cadarache sur le programme "TORE SUPRA". Un programme qui constitue une étape indispensable pour le développement du projet ITER. D'où la possibilité d'une valorisation du savoir-faire de Soditech avec de nouveaux contrats à la clé, perspectives qui ont enflammé le titre à la bourse. Il est monté de 20% dans la journée pour terminer sur un gain de 13,55% à 5,70 euros, tandis que ce matin vers 10h30, le titre avait encore pris plus de 12% à 6,40€.L'association du pays d'Aix R2i (Réseau Industrie Innovation), de son côté, a pris la balle au bond. Elle a mis Iter au programme de son déjeuner mensuel, le 13 mai dans la salle VIP du restaurant d'entreprise du pôle de l'Arbois. Thème de discussion de ce rendez-vous : "ITER à Cadarache, quelles retombées directes et indirectes pour les PME sur le territoire de la CPA ? Quelles technologies et quelles innovations pourront diffuser localement ? Quel calendrier ?"