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ITER à Cadarache : un événement majeur pour la région PACA

Un accord a été annoncé ce matin de Moscou sur le choix de Cadarache pour l'implantation du réacteur à fusion nucléaire (un projet de 10 milliards d'euros sur 30 ans). Plusieurs milliers d'emplois seront créés sur le site. D'importantes concessions ont été accordées au Japon.

Un accord a été annoncé ce matin de Moscou sur le choix de Cadarache pour l'implantation du réacteur à fusion nucléaire (un projet de 10 milliards d'euros sur 30 ans). Plusieurs milliers d'emplois seront créés sur le site. D'importantes concessions ont été accordées au Japon.


C'est Cadarache dans les Bouches-du-Rhône qui accueillera le projet de réacteur à fusion nucléaire ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor). La nouvelle de l'accord a été annoncée ce matin, mardi, de Moscou, par un porte-parole de l'Union européenne. La décision a été prise lors d'une réunion à huis clos qui réunissait les six parties impliquées dans le projet : Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon, Russie, et Union européenne.

D'importantes contreparties pour le Japon

Le choix du site, qui aurait dû intervenir il y a un an, était resté en suspens en raison de la concurrence entre d'un côté Cadarache, soutenu par l'Union Européenne avec la Chine et la Russie et de l'autre Rokkasho-Mura, dans le nord de l'archipel nippon soutenu par le Japon avec les Etats-Unis et la Corée du sud. Chaque partie campant sur ses positions, l'Union Européenne avait au printemps annoncé qu'elle était prête à s'engager seule sur ce projet de 10 milliards d'euros sur 30 ans.

Après d'âpres discussions, le Japon a finalement donné son accord pour Cadarache, non sans avoir obtenu d'importantes compensations. Tokyo a notamment décroché la direction générale du programme et bénéficiera d'une part importante des contrats industriels liés à la construction. D'autre part, il ne financera que 10% du projet mais 20 % des effectifs et du management seront japonais. Tokyo a également obtenu qu'un investissement équivalent à 16 % du projet soit réalisé pour moderniser ses installations de Rokkasho-Mura (cet investissement a été évalué à 600 millions d'euros dont la moitié payée par l'Europe). La France et l'Union Européenne, quant à eux, participeront à hauteur de la moitié du coût du projet soit un peu plus de 5 milliards d'euros.

Jacques Chirac à Cadarache jeudi

A Paris, Jacques Chirac s'est félicité de la conclusion de l'accord. Le chef de l'Etat qui se rendra jeudi à Cadarache, a déclaré que la communauté internationale allait maintenant "pouvoir relever un défi scientifique et technologique sans précédent, qui ouvre de grands espoirs pour fournir à l'humanité une énergie sans impact sur le climat et quasiment inépuisable.

Le Premier ministre Dominique de Villepin, s'est également réjoui du choix de Cadarache. Dans un communiqué, il a déclaré que "la France mettra tout en oeuvre pour accueillir ce projet dans les meilleures conditions" tandis qu'il a été "demandé au préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur de lancer sans délai les actions nécessaires sur le terrain, en liaison avec les collectivités locales". Pour Dominique de Villepin, ITER devrait permettre "la création de 4.000 emplois qui contribueront à valoriser notre potentiel de recherche et d'union".

Plusieurs milliers d'emplois créés autour du site

La fusion thermonucléaire contrôlée ambitionne en quelque sorte de mettre le soleil en bouteille. Il s'agira, dans le réacteur ITER, de reproduire ce qui se passe au cœur du soleil pour produire de l'électricité. Solution de rechange à la fission nucléaire utilisée dans les centrales actuelles pour produire de l'énergie, la fusion thermonucléaire présente deux avantages : elle n'est pas polluante, ne produisant pas de gaz à effet de serre; elle n'est pas radioactive. Cependant, le processus de fusion entre les atomes de deutérium est encore loin d'être maîtrisé et les spécialistes estiment que les applications industrielles ne peuvent guère être espérées avant 2080.

Quant aux coûts, ils ont été évalués à près de 5 milliards d'euros dont la moitié pour la France (près de 500 millions d'euros pour la seule région PACA) pour la construction sur 10 ans et à 5 milliards d'euros sur les vingt ans qui suivent pour le fonctionnement. La région PACA, elle, peut selon les études de la préfecture de région compter sur la création de mille emplois directs et de 1 400 emplois induits pendant les dix années de construction du réacteur, et ensuite 800 emplois directs et 2 400 emplois induits pendant les vingt années suivantes de fonctionnement. La PACA espère retrouver aussi en retombées économiques sur les dix premières années le montant de sa participation. Toute l'économie de PACA devrait en tout cas être impactée fortement par ce projet phare.

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