Jazz à Juan 2012 : l’interview de Jean-René Palacio

Posté jeu 05/07/2012 - 18:34
Par admin

La 52ème édition de Jazz à Juan aura lieu du 13 au 22 juillet dans la mythique Pinède Gould. Comme chaque année, les grands noms, Sonny Rollins et Keith Jarrett en tête, seront au rendez-vous du plus ancien festival de jazz en Europe qui n’hésite pas aussi à se tourner vers d’autres horizons pour s’ouvrir vers l’avenir. Rencontre avec le Directeur artistique de Jazz à Juan pour évoquer les temps forts de la programmation 2012.

Jazz à Juan 2012 : l’interview de Jean-René Palacio

Jean-René Palacio, le maintien de la tradition est au cœur de la philosophie de Jazz à Juan et, cette année, on est servi avec le retour de Sonny Rollins ?

Juan est le plus vieux festival européen, donc cette tradition est importante et nous sommes heureux d’accueillir Sonny Rollins qui sera cette année la parrain de la manifestation. Les légendes vivantes du jazz deviennent rares et il faut en profiter au maximum tant qu’elles sont là. Même s’il est plus jeune, c’est un peu la même chose pour Keith Jarrett qui est l’abonné du Festival. Quand j’ai commencé à programmer Jazz à Juan, j’étais un peu sceptique en me disant qu’on l’avait beaucoup vu. Mais à chaque fois, c’est une belle soirée et un immense plaisir. Alors pourquoi s’en priver ?

Jazz à Juan s’ouvre aussi sur l’avenir ?

La tradition ici, c’est finalement de découvrir de nouveaux artistes donc la tradition est toujours dans la modernité. C’est donc à la fois des grandes stars et des gens qui seront les nouveaux talents et qui vont confirmer. C’est cette balance qui nous permet de programmer car on ne peut pas vivre qu’avec la tradition et la nostalgie d’un jazz des années 50. C’est dans cet esprit que nous faisons venir Charlie Winston qui représente la jeunesse et la musique d’aujourd’hui auxquelles le festival doit faire une part.

Le Festival s’ouvrira par un concert événement avec Norah Jones ?

C’est une grande fierté pour nous car Juan sera le seul festival qu’elle fera cet été. Elle jouera uniquement à l’Olympia et chez nous. Certains dirons que ce n’est pas du jazz, mais elle en a fait même si elle est aujourd’hui entre la Country et le Rock. Il ne faut pas rester sur des chapelles et se dire que le be-bop cela s’arrête  en 1959. On le sait mais le public s’en fout. Ce qu’il veut, c’est prendre du plaisir et voir de beaux artistes sur scène qu’il ne voit pas ailleurs.

Une nouveauté cette année avec le Juan Guitar Summit ?

Cela rejoint notre volonté de créer chaque année des événements nouveaux que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Après nos créations avec Marcus Miller et Manu Katché, ce sera cette année quelque chose de spécial autour de la guitare avec une belle brochette de guitaristes comme Philippe Catherine, Mike Stern ou Biréli Lagrène, mais aussi le batteur niçois André Ceccarelli qui viendra avec « Troc », sa fameuse et éphémère formation des années 70. Il y aura des interactions entre tout le monde pour montrer que c’est une musique vivante. L’esprit d’un festival, c’est aussi une espèce de partage de la scène par les artistes. 

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