Son objectif pour Nice-Matin, il le résume ainsi : "assurer un avenir durable du groupe grâce à une nouvelle organisation de ses métiers et à une réflexion globale sur la transition numérique, ainsi qu’à une diversification et au développement de ses activités".
Jean Icart, qui se définit comme un "entrepreneur-politicien", connaît en tout cas très bien le terrain azuréen. En tant qu'homme politique, -un chemin qu'il a pris à partir de 1993-, il s'est tout particulièrement attaché aux problèmes de transport et d'aménagement de la région. Il s'est notamment beaucoup investi ces dernières années dans le projet de nouvelle ligne ferroviaire. Conseiller Général chargé de mission LGV et Intermodalité, il s'est mobilisé auprès des responsables nationaux pour faire entendre la voix des Alpes-Maritimes dans les grands projets de transports, mais a vite regretté le manque de soutien local.
Ce qui l'a poussé à se lancer dans la bataille des municipales, en tant qu'opposant farouche au maire actuel Christian Estrosi, dont il juge la gestion particulièrement dispendieuse. Un combat dans lequel il est, là aussi, resté plutôt seul, les perspectives d'alliance avec l'ancien maire Jacques Peyrat, ou avec Olivier Bettati, n'ayant pas abouti. Cette course pour la mairie, il est aujourd'hui décidé à l'abandonner ainsi que ses mandats électifs de conseiller municipal, métropolitain et général. Exit donc le métier politique.
En tant que chef d'entreprise, sa première vocation qu'il retrouve maintenant, son parcours débute en 1973, quand à 26 ans il reprend la petite entreprise familiale à Nice. En 20 ans, il fera de cette PME, la 5ème entreprise française de génie climatique, leader dans les salles blanches. Ce qui lui vaudra le Prix "Stratégie de développement" que le patronat français lui a décerné en 1991. Mais c'est à partir de 1993, quand il voudra s'engager en politique alors qu'il prépare l'entrée en bourse de son entreprise que les ennuis vont sérieusement commencer.
La vente en 1994 d'une de ses activités à Dalkia, filiale de la Compagnie générale des Eaux, devenue Vivendi puis, depuis 2003, Veolia, va virer au cauchemar pour lui et l'engager dans un combat judiciaire de plus de 15 ans. Une traversée dans ce qu'il appelle le "cyclone des réseaux" et qu'il a racontée dans un livre intitulé "La croix dans le dos".
Aussi, s'il la réussit, la reprise de Nice-Matin pourrait être pour lui l'occasion d'une belle revanche. Mais également, vu la difficulté du challenge, le risque d'une nouvelle plongée dans un gouffre...
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