Journaliste demain : OS de l'info ou animateur de web ?

Posté lun 16/02/2009 - 08:25
Par admin

Comment va évoluer le journalisme alors que la presse, déjà sous pression avant même le déclanchement de la crise économique actuelle, souffre de plus en plus ? Des éléments de réponse différents, dans deux articles parus récemment, peuvent éclairer l'avenir ou tout au moins apporter des éléments de réflexion. Telerama.fr publie ainsi ce matin un long reportage sur la "fabrique de l'info des temps modernes", celle d'Alain Weill, patron de NextRadioTV. Là, comme dans l'aérien avec easyJet, le choix a été fait du "low cost" et de l'industrialisation de la production d'information.

 

"Une News Factory (« fabrique de l'info ») comme on dit, qui injecte de l'info sportive dans les quotidiens La Tribune et Le 10 Sport, les radios RMC et BFM et bientôt la chaîne BFM TV. Un laboratoire grandeur nature, dont on ne sait pas encore s'il est précurseur d'un nouveau journalisme moderne et efficace, ou promoteur d'une info au rabais", note Emmanuelle Anizon qui signe le reportage. Pour Alain Weill par ailleurs, le low cost n'est pas qu'une question de moyens. C'est aussi "une forme d'organisation". "Les chroniqueurs de BFM TV collaborent ainsi à La Tribune ou au 10 Sport, les rédacs chef du papier vont parler sur RMC ou sur BFM, les reporters télé font des sons radio et réciproquement... La Tribune cite Le 10 Sport qui cite RMC, et le Web fait du teasing pour tous" explique Telerama.fr. Avec une question au bout des lèvres : dans un monde où l''info est taylorisée, la responsabilité saucissonnée, le journaliste, à l'antipode d'un Albert Londres, ne va-t-il pas se transformer en simple "maillon anonyme d'une chaîne de production huilée ?"

 

L'autre article "Un gadget peut-il sauver la presse ?" est celui de Francis Pisani publié sur son blog Transnets avec une réflexion qui suit un commentaire sur le Kindle 2.0 d'Amazon (avec ce "gadget" sont proposés des abonnements presse à des prix raisonnables). "Si le journalisme de toujours se caractérise par la production d’informations, il semble clair qu’il ne trouve pas (encore) de modèle économique sur le web" constate Francis Pisani.

 

"Mais si le journalisme organisé autour du web implique d’autres pratiques (l’essentiel étant l’expérience, les conversations) alors le modèle économique qu’il faut trouver est différent. C’est celui d’un journalisme dans lequel la production n’est qu’en partie assurée par les professionnels et qui se structure largement autour des liens, du partage, de la participation. Les modes d’opération incluent les algorithmes et l’ex-audience. En même temps que nous nous interrogeons sur son rôle et ses fonctions sociales, c’est l’économie de ce journalisme là qu’il faudrait modéliser". Et Francis Pisani de lancer dans la foulée un appel à ses lecteurs : mais comment ?

 

 

 

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