Journée de la Femme : ces stéréotypes qui ont la vie dure

Les hommes seraient plutôt doués pour l’action, la négociation, dotés de charisme et de leadership, alors que les femmes seraient plus dans l’écoute, l’empathie, avec le sens du détail et de l’organisation : autant d'images qui entretiennent les inégalités homme-femme dans l'entreprise. Pour combattre les fausses idées, l’association IMS-Entreprendre pour la Cité a lancé une étude "Stéréotypes et Genre". Elle a été présentée hier à Nice.

Les hommes et les femmes en sont convaincus : ils auraient des compétences professionnelles différentes! Pour identifier les stéréotypes des managers sur les femmes et les hommes au travail et mesurer l’impact des actions menées par les entreprises pour les déconstruire, l’association IMS-Entreprendre pour la Cité a mené une étude "Stéréotypes et Genre" avec Patrick Scharnitzky, Docteur en psychologie sociale, Plus de 1200 managers, de 9 entreprises, ont été interrogés. Une étude dont les résultats ont été livrés hier jeudi, veille de la Journée Internationale de la Femme, au Radisson Blu Hôtel de Nice devant une vingtaine de représentants d’entreprises.

Le manager "idéal" releverait plutôt d'un modèle androgyne

"Stéréotypes et Genre" permet de mieux comprendre pourquoi les inégalités subsistent alors que de nombreuses entreprises ont déployé des politiques en faveur de l’égalité professionnelle. L'étude montre que les femmes comme les hommes attribuent tous deux des compétences professionnelles à chaque genre. Selon ces stéréotypes, les hommes seraient plutôt doués pour l’action, la négociation, dotés de charisme et de leadership, alors que les femmes seraient plus dans l’écoute, l’empathie, avec le sens du détail et de l’organisation. Il en résulterait des difficultés pour les femmes à être identifiées comme leaders et à se projeter sur des postes à hautes responsabilités, à l’origine du plafond de verre.

Ces obstacles pourraient toutefois être surmontés dans l’entreprise puisque, toujours selon cette étude, le manager "idéal" relèverait plutôt, pour les femmes comme les hommes, d’un modèle androgyne. Bien que ces images soient profondément ancrées dans les têtes et parfaitement intégrées, l’entreprise disposerait de plusieurs leviers pour lutter contre des stéréotypes, à l’origine d’autocensure et de reproduction sociale dans l’évolution des carrières.

Les grands enseignements de l'étude

L'étude met d'ailleurs en avant quelques points forts qui peuvent éclairer la route :

L’homme "leader" et la femme "assistante" sont des stéréotypes fortement intégrés et partagés tant par les hommes que par les femmes.
Le manager "idéal" relève d’un modèle androgyne.
Les hommes ont une image positive des femmes alors que les femmes ont un avis négatif sur les hommes.
Les hommes ont une image positive des femmes… tant qu’elles restent à des niveaux hiérarchiques inférieurs au leur.
La situation familiale et le moindre attrait des femmes pour les postes de pouvoir sont considérés tant par les hommes que par les femmes comme les causes du plafond de verre.
Le sentiment et le vécu de discrimination renforcent les stéréotypes négatifs.
La satisfaction au travail impacte positivement les stéréotypes hommes/femmes.
Un environnement mixte améliore les stéréotypes.

Réalisée ce jeudi par l’IMS, la restitution de l’étude était complétée par les témoignages des représentants d’entreprises engagées :

Isabelle Zapp, Chargée de missions RH, DRH SODEXO, entreprise partenaire de l’étude au niveau national
Joëlle Clary, Chargée de mission Développement Durable, EDF Délégation Régionale, membre d’Essenti’elles, le réseau de femmes d’EDF
Geneviève Ceragioli, Chargée de mission ‘Ville du futur’, EDF Délégation Régionale PACA, membre d’Essenti’elles, le réseau de femmes d’EDF
Sophie Amoroz, Responsable Emploi et Référente Mixité, Membre fondatrice du réseau Les Elles d’Azur de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur