![]() jde0901_innovation_550.jpg Crédit photo : Ecole des mines
"Innover : verbe intransitif. Introduire quelque chose de nouveau." Le "Petit Robert" ne le dit pas, mais innover sera aussi cette année lun des meilleurs moyens de résister à la crise économique.
Les observateurs les plus avisés de léconomie azuréenne sont unanimes : les porteurs de projets seront sur le pied de guerre en 2009, et "comme au cours des deux précédentes crises économiques, le nombre de créations dentreprises va augmenter." Avec la multiplication des business angels en mal dinvestissement, le capital damorçage est à portée de dossier, pour un projet innovant et bien ficelé. Reste à voir si les structures daccompagnement sont en ordre de marche
Bonne nouvelle, "simple vue de lesprit il y a un an encore, la "chaîne de linnovation" se met enfin en place dans le 06" confie un expert. Ce "parcours sécurisé" doit permettre damener sans encombres une idée ou technologie brillante au stade dentreprise stabilisée sans passer par la case "banqueroute".
Maillons faibles
Détection, maturation, incubation, financement, puis lancement en pépinières, autant de maillons essentiels avant toucher au but. "Au total, il faut généralement cinq ans pour atteindre un chiffre daffaires conséquent" estime Patricia Braun qui pilote lincubateur Telecom ParisTech à Sophia. Lenjeu est de taille : favoriser ce type de dynamisme économique dope la croissance endogène dun territoire, alors que les grands groupes industriels sont les premiers touchés par la crise.
Dans les Alpes-Maritimes, le "nud" de la chaîne est assuré par quatre incubateurs, bien implantés. Et les maillons faibles sont clairement identifiés : tout dabord la pré-incubation. Les projets innovants sont incubés trop tôt, et du coup sortent des incubateurs pas assez aboutis, donc fragiles. Dautant quà la sortie, les structures dhébergement sont encore rares : quasiment inexistantes voilà un an, elles émergent progressivement. Cest le deuxième point faible. "Des pépinières se mettent en place mais il ny a pas encore de cohérence globale" déplore un responsable sophipolitain. "Il ny a du côté des collectivités locales ni la volonté, ni la capacité dencadrer le processus dinnovation", ajoute le même homme.
Consortium en vue
Face à ce manque "doptimisation du système", Gérard Giraudon prend le problème à bras-le-corps. Le directeur du centre Inria Sophia Antipolis-Méditerranée et président de lIncubateur Paca-Est (IPE), va lancer via lIPE un "consortium", bannière regroupant les principaux acteurs de cette chaîne, de la CCI aux collectivités locales, en passant par les pépinières et les incubateurs. "Ce ne sera pas une nouvelle structure, mais une marque commune dont la valeur rejaillira sur tous ses membres" explique l'intéressé.
"Ce genre de chose existe déjà aujourdhui, de fait : cest le Réseau Régional de lInnovation", fait remarquer Patricia Braun. Mais le lancement dune marque dédiée à la création dentreprises innovantes serait loccasion de réunir enfin les différents maillons de cette fameuse chaîne dans un lieu commun : en loccurrence le Centre international de communication avancé (Cica) de Sophia Antipolis, dont le conseil général ne sait que faire. Un premier pas semble déjà fait: "Les différents réseaux sophipolitains se parlent de plus en plus" note Michel Bernasconi, du Ceram.
"Il suffit juste que tout le monde essaie de ramer au même moment dans la même direction pour arrêter de tourner en rond", conclut Gérard Giraudon, jamais à court dune belle allégorie.
![]() journalentreprises_200.jpg Retrouvez un dossier complet consacré à la chaine de l'innovation dans les Alpes-Maritimes, dans le 13e numéro du Journal des Entreprises des Alpes-Maritimes, en vente en kiosques le 9 janvier.
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