La Comareg liquidée : tout un pan du Groupe Hersant Media disparait

Posté ven 04/11/2011 - 10:23
Par admin

Pendant longtemps machine à "cash" du Groupe Hersant Media, propriétaire entre autres du groupe Nice-Matin et de La Provence, la Comareg a été mise hier en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon. La disparition de l'éditeur de Paru Vendu, ex leader français de la presse gratuite d'annonces, laisse sur le carreau 1.650 salariés.

Avec la liquidation judiciaire de la Comareg, prononcée hier jeudi par le tribunal de commerce de Lyon, c'est tout un pan du Groupe Hersant Media, propriétaire entre autres du groupe Nice-Matin et de La Provence, qui s'effondre. La disparition de l'éditeur de Paru Vendu, qui fut leader français de la presse gratuite d'annonces, et de son centre d'impression Hebdoprint, laisse aussi sur le carreau 1.650 salariés (3.000 selon l'intersyndicale si l'on compte les emplois induits comme les transporteurs, colporteurs...). Le plus gros plan social français depuis ceux de l'automobile en 2010.

Créée en 1968 et rachetée début 2003 par Philippe Hersant, la Comareg fut pendant des années la machine à "cash" de GHM. Cette société, alors très rentable, lui avait permis de relancer France Antilles, son groupe de presse rebaptisé ensuite Groupe Hersant Média (GHM). Elle lui avait notamment rendu possible le rachat en 2007 du pôle sud de presse de Lagardère. "Paru Vendu" au milieu de la première décennie 2000, représentait 19 millions d'exemplaires chaque semaine, avec plus 280 éditions et 3.100 salariés.

Mais la Comareg a raté le virage d'Internet. A partir de 2008, elle a été de plus en plus durement concurrencée par les sites d'annonces gratuites sur le Web. Des sites comme "Leboncoin.fr", ou "Seloger.com" ont drainé l'audience, tandis que la crise économique entraînant une diminution des investissements chez les annonceurs a achevé de mettre les comptes au rouge. Plongée très rapide : le chiffre d'affaires est passé de 348 millions d'euros en 2008 à 227 millions en 2010, tandis que les pertes annuelles se sont creusées autour de 30 millions d'euros en 2009 et 2010. D'où le trait tiré hier avec la liquidation après une mise en redressement judiciaire qui avait eu lieu, voilà près d'un an, le 30 novembre 2010.

GHM n'en a pas fini pour autant avec sa restructuration. Il doit encore négocier avec les banques une dette évaluée entre 200 et 270 millions d'euros. Directeur général de GHM et président des deux sociétés en liquidation, Dominique Bernard a d'ailleurs quitté Lyon pour Paris dès jeudi midi pour, selon l'AFP, rencontrer ses banquiers. Devait être à cette occasion évoquée la fusion du groupe de presse régional de GHM avec le groupe de presse belge Rossel qui ferait passer La Provence et Nice-Matin dans de nouvelles mains, tandis que les banques ont été appelées à s'asseoir sur 100 millions d'euros de créances. Le syndrome grec...

Lire aussi l'article de Pierre Boucaud sur Marsactu.fr : "Les salariés d’Hersant n’iront pas tous au paradis (fiscal)"

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