La fin annoncée de Côte d'Azur Développement
Fin de partie pour CAD qui a tenu sa dernière assemblée générale sur des résultats 2003 maigres, le premier budget déficitaire de son histoire et un avenir incertain pour ses équipes. Son sort devrait se décider cet été dans l'accouchement difficile de SAM (Sophia Alpes-Maritimes).
Atmosphère de fin de partie pour l'assemblée générale de CAD (Côte d'Azur Développement) qui s'est tenue dans les locaux de la BPCA à Nice Arénas. Comme le disais en ouverture Jean-Pierre Mascarelli, vice-président du Conseil général qui préside CAD depuis 1989 "il y a de fortes chances que cela soit la dernière assemblée générale sous cette forme". Un euphémisme. Chacun savait que, pour cet organisme de promotion territoriale créé en 1983, la page était déjà tournée sur un peu plus de vingt années d'activité.
2004, l'année des déceptions
2004, le bilan le traduit, restera aussi comme l'année des déceptions. Presque sur tous les fronts. D'abord les résultats présentés pour 2003 ne sont pas bons. Avec un total de 864 emplois décidés dans les trois ans (obtenus en tirant au maximum sur ce qui s'est fait dans le département en matière d'implantation ou d'extension) on est encore loin des 1.400 emplois décidés qui figuraient dans le contrat de CAD. Certes, le travail des équipes de CAD n'est pas mis en cause. Ces maigres résultats sont d'abord dus à la mauvaise conjoncture (les organismes de promotion des autres régions n'affichent pas forcément de meilleurs scores). Mais ces chiffres 2003 ne sont pas favorables au moral.
Ensuite, en fin d'année dernière, le nouveau président du Conseil général a décidé de récupérer les locaux du Palais des Rois Sardes, au cœur de Nice, dans lesquels se trouvait CAD depuis des années et de transférer l'organisme à l'Arénas. Autre épine : une réduction de 10% de budget pour 2004. Quant au budget 2003, il est déjà en déficit, pour la première fois dans l'histoire de CAD (- 228.000 euros sur un montant de 3,414 millions d'euros). La faute au déménagement et à une baisse de participation de la CANCA (sur 140.000 euros d'apports prévus, seuls 40.000 ont été effectués). Et au sommet de tout cela il y a la réorganisation prévue qui signe l'éclatement de CAD dans sa forme actuelle.
Le Conseil général a lancé en effet cet hiver un grand plan de restructuration autour de trois axes : un syndicat mixte de transports; l'aménagement du territoire et les déplacements; la cohérence des actions en matière économique avec SAM, Sophia Alpes-Maritimes. CAD, ainsi, se trouve placé dans le tourbillon de SAM. Comment se fera exactement cette restructuration? On en a appris un peu plus lors de l'assemblée mais quelques zones restent encore floues.
Où en est SAM (Sophia Alpes-Maritimes)
SAM, sous la forme d'un syndicat mixte, devrait être concrétisé le 22 juillet lors de la réunion de la commission permanente du Conseil général. Ce sera l'organisme politique, chargé des décisions stratégiques. La tête. L'organisme opérationnel, les bras, devrait être structuré ensuite. A ce niveau, il semble que les choses ne soient pas encore bien arrêtées. Tout juste l'idée d'intégrer le CRT dans ce grand mouvement a été pour l'instant abandonnée : les statuts de CRT (comité régional du tourisme) interdisent tout changement dans ce sens.
Pour le volet promotion territoriale, marketing et commercialisation, le débat se place autour de la position de la CCI. La Chambre, forte de sa connaissance du terrain des entreprises, propose d'assurer cette mission en intégrant une partie du personnel de CAD. Une solution qui provoque des grincements de dents dans les rangs de CAD. Le président de la CCI Nice Côte d'Azur Francis Pérugini, (premier vice-président par ailleurs de CAD) a cependant rappelé le contexte : celui d'une concurrence de plus en plus vive entre les territoires. Devant cette situation, pour le président de la CCI, il est nécessaire de rassembler les énergies. De mettre ensemble dans SAM le Conseil général, les communautés d'agglomération, les communautés de communes, les communes, la CCI pour donner une ligne politique sur l'économie du département. De faire valoir et de "vendre" l'ensemble des richesses de la Côte : le tourisme et les nouvelles technologies qui, désormais font jeu égal en terme de chiffres d'affaires.
Les discussions continuent donc sur ce volet opérationnel pour un accouchement de SAM plus difficile qu'initialement prévu. La réponse viendra vraisemblablement, elle, avant la fin septembre : le budget 2004 de CAD n'a été accordé que sur trois trimestres. soit jusqu'à fin septembre.