La louve du Mercantour n'a pas été tuée par arme à feu

Posté jeu 23/09/2010 - 16:30
Par admin

La louve du Mercantour n'a pas été tuée par arme à feu

La louve du Mercantour équipée d'un collier GPS n'est pas morte d'un coup de fusil. Le corps de la bête, retrouvé hier mercredi dans le parc national, ne porte pas trace de blessures par arme à feu comme l'a confirmé l'autopsie pratiquée hier dans la soirée par un laboratoire vétérinaire départemental. L'animal était dans un état de faiblesse corporelle avancée, consécutif à une blessure à l'épaule, explique le parc national dans un communiqué.

 

L'animal est mort de septicémie

 

L'analyse de la blessure montre que celle-ci remonte à 6 jours avant la mort effective de l'animal, établie dans la nuit du 21 au 22 septembre. L'animal est mort de septicémie consécutive à un violent traumatisme sur l’épaule, ayant écrasé les tissus et fracturé l’omoplate gauche. Ce traumatisme pourrait être dû au choc d’une pierre tombée sur la base du cou, au niveau antérieur de l’épaule. Mais une origine par arme à feu est exclue. Des examens complémentaires standards (examens sanitaires de contrôle) restent en cours de réalisation.

 

La mort de cette louve a marqué d'autant plus que l'animal participait au programme "Proie Prédateur" sur les relations entre le loup et ses proies sauvages. Un programme scientifique piloté par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) en partenariat avec le Parc national du Mercantour (PNM), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et la Fédération des chasseurs des Alpes maritimes (FDC06). Cette louve de la meute de Haute Tinée avait été capturée, équipée d'un collier GPS puis relâchée dans la nature.

 

C'était la seconde louve capturée puis relâchée avec un collier GPS

 

Le collier renseignait les chercheurs sur ses déplacements par des localisations GPS et surtout leur permettait de localiser a posteriori l'ensemble des prédations occasionnées par la meute pour mesurer l'impact de la prédation sur les différentes espèces d’ongulés sauvages : chamois, chevreuil, mouflons et cerfs. Depuis le 15 septembre, le collier ne transmettait plus de données. Ce silence radio était courant lorsque l'animal se trouvait dans un secteur non couvert par le réseau GSM, source de la transmission des données. Cette fois, c’est grâce à une recherche de terrain intensive que le double système VHF associé au collier a permis de localiser l’animal mort. Il a alors été pris en charge par les agents assermentés du PNM et de l'ONCFS.

 

Il s'agissait de la seconde louve capturée puis relâchée dans le Mercantour avec un collier GPS. En juillet 2009, une première expérience avait été menée. Mais après trois mois d'observation, le collier avait cessé d'émettre. Les premiers résultats récoltés avaient permis cependant d'en savoir un peu plus sur la façon dont vivent les loups réintroduits voilà quelques années dans le parc du Mercantour. Trois phénomènes avaient notamment été constatés : le loup ne se déplace que la nuit ou presque; il se repose la journée de préférence dans la forêt; son terrain d'action n'en est pas moins vaste puisque l'animal parcourt en moyenne 15 km et couvre ainsi un territoire de plus de 500 km2, deux fois plus vaste que ce qui était supposé.

 

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