La Maison des cerfs au Théâtre de Nice

Posté jeu 02/05/2013 - 11:19
Par admin

Habitué des grands festivals, Jan Lauwers présente, vendredi et samedi au Théâtre de Nice, « La Maison des cerfs », une pièce inspirée par la disparition tragique du frère de l’une des danseuses de la troupe de Jan Lauwers, tué lors d’un reportage de guerre au Kosovo. Une disparition qui constitue le point de départ d’un texte sur un groupe de gens de théâtre confrontés de façon de plus en plus directe à la dure réalité du monde qu’ils sillonnent. Une histoire dans laquelle réalité et fiction se chevauchent constamment pour s’ouvrir sur un monde onirique et porter un regard décalé sur le monde et la vie.

La Maison des cerfs au Théâtre de Nice

Le monde onirique de "La Maison des cerfs" qui porte un regard décalé sur le monde et la vie (DR © Maarten Van den Abeele).

Vendredi et samedi, Le Théâtre National de Nice offre au public deux représentations exceptionnelles de La Maisondes cerfs, une pièce de Jan Lauwers. Plasticien de formation, Jan Lauwers est un artiste flamand qui pratique toutes les disciplines, mais qui s’est surtout fait connaître par son œuvre théâtrale pionnière forgée avec son ensemble Needcompany fondé à Bruxelles en 1986, et qui depuis plus de 20 ans se produit dans les plus grands festivals. Créée en 2008 au Festival de Salzbourg, La Maisondes cerfs constitue le troisième volet de leur grande trilogie sur la condition humaine : Sad Face \ Happy Face, initiée avec La Chambred’Isabella (2004), qui était une réflexion sur le passé, et poursuivie avec Le Bazar du homard (2006) qui parlait du futur et était construite comme un rêve ou plutôt comme un cauchemar. Avec La Maisondes cerfs, Jan Lauwers traite du présent du monde que nous percevons en regardant quelqu’un qui fait quelque chose et qui sait qu’on le regarde : l’essence même du théâtre. 

Un drame à l’origine de la pièce

C’est un événement tragique, la mort du frère de l’une des danseuses de la compagnie Tijen Lawton, tué lors d’un reportage de guerre au Kosovo qui est à l’origine de l’écriture de la pièce. Cette disparition constitue le point de départ d’un texte sur un groupe de gens de théâtre confrontés de façon de plus en plus directe à la dure réalité du monde qu’ils sillonnent. Le spectacle est une tentative d’élucider ce qui est arrivé au photographe de guerre. On le voit ramener la femme qu’il a été obligé de tuer pour survivre à sa famille à la maison des cerfs, où il se fait tuer à son tour par l’époux désespéré de la femme exécutée. Finalement, la petite fille qu’il avait sauvée se suicide elle aussi. Le récit, qui oscille entre tragédie grecque et conte de fées avec des personnages aux oreilles de Hobbits, se fraie un chemin à travers une forêt de catastrophes, mais est présenté avec une clarté impressionnante et une grande puissance poétique, pleine de tristesse sans pour autant déraper dans le sentimentalisme. Une histoire dans laquelle réalité et fiction se chevauchent constamment pour s’ouvrir sur un monde onirique et porter un regard décalé, chargé d’émotion, sur le monde et la vie.

La Maison des cerfs de Jan Lauwers – Théâtre National de Nice – Salle Pierre Brasseur. Vendredi 3 et samedi 4 mai à 20h30. 

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