Coup de théâtre dans le dossier de la desserte maritime de la Corse : le Conseil d'Etat a annulé aujourdhui vendredi la procédure d'attribution lancée en mai 2006 pour la période 2007-2013. La plus haute instance administrative française a ainsi sanctionné des « irrégularités ». Elle estime que la collectivité territoriale de Corse doit soit reprendre intégralement la procédure d'appel d'offre, soit inviter les candidats actuels à produire de nouvelles offres.
Autre élément dans la bataille juridique qui oppose la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée) et Corsica Ferries : la Cour dappel de Paris a laissé son indépendance à la Compagnie méridionale de navigation (CMN). La CMN, qui avait noué une alliance auparavant avec la SNCM, était passée de lautre côté en proposant sa propre offre ainsi quune offre commune de desserte avec Corsica Ferries. Contrairement à ce quavait jugé en première instance le Tribunal de commerce de Paris, la Cour dappel a estimé que le pacte dactionnaires de 1992, qui liait la SNCM et la CMN, pouvait être résilié unilatéralement. En conséquence que les actionnaires de CMN navaient pas à céder une partie de leurs actions à la SNCM qui aurait ainsi retrouvé le pouvoir dans la CMN.
Rappelons que quatre offres avaient été déposées. Trois sont individuelles : la SNCM, Corsica Ferries et la CMN. La quatrième a été présentée conjointement par Corsica Ferries avec CMN. Lappel doffre concerne la délégation de service public pour la desserte maritime des cinq ports de Bastia, Ajaccio, Balagne, Porto-Vecchio et Propriano à partir de Marseille. Lenjeu est évidemment capital pour la SNCM qui a fait lobjet dune reprise partielle après plusieurs périodes tumultueuses et de multiples grèves dont celle très dure de fin 2005, marquée par le détournement du navire « Pascal Paoli ».
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L'éco de la Côte.