La révolution des métiers, analysée par EY et LindekIn

Posté lun 07/04/2014 - 16:41
Par admin

Appréhender la révolution des métiers, comprendre les attentes et perceptions des entreprises face à cette mutation des compétences et des modes de travail : c'est l'objectif qu'a poursuivi EY (ex Ernst & Young) en réalisant avec LinkedIn une étude menée dans 7 pays.

La révolution des métiers, analysée par EY et LindekIn

Développement des services, mondialisation des échanges et technologies numériques ont transformé le travail dans toutes ses dimensions : son tempo, son espace, ses modalités. Pour appréhender cette révolution des métiers, comprendre les attentes des entreprises, EY (ex Ernst & Young) vient de publier une étude réalisée en partenariat avec LinkedIn. Pour celà, EY a analysé un échantillon représentatif des profils des membres du réseau LinkedIn dans 7 pays. Une enquête a par ailleurs été menée pour EY par l'institut CSA dans ces mêmes pays, en vue de comprendre les attentes et perceptions des entreprises face à l'évolution des métiers, compétences et modes de travail. Ont également été analysées 7.000 offres d'emploi dans 12 secteurs d'activité. Voici ce qu'il en ressort.

L’entreprise face aux mutations du travail

Dans un contexte où les entreprises se doivent de repenser l’organisation du travail, les modes de management, la relation avec leurs salariés et leur marque employeur, les dirigeants interrogés témoignent des difficultés à faire face à ces multiples défis. 90% des dirigeants anticipent des changements majeurs dans les métiers au sein de leurs effectifs dans les 5 années à venir, 39% pensent que cela va toucher plus d’un quart de leurs effectifs, et 31% pensent que cela va toucher avant tout les métiers les moins qualifiés

La détection et rétention des compétences est l’une des principales difficultés rencontrées. 48% des dirigeants déclarent ainsi manquer des compétences nécessaires au développement de leur entreprise (70% des dirigeants français contre 48% du panel). D'autre part, les technologies numériques rendant le travail possible à distance, sa localisation est également bousculée. L’enquête montre ainsi que les dirigeants s’attendent à un fort développement du télétravail en Europe mais aussi dans les pays émergents. Pour 4 dirigeants sur 10, le télétravail devrait se développer dans les 5 années à venir, et plus de la moitié des responsables du secteur public mettent cette tendance en exergue.

Travail en équipe et adaptabilité sont les compétences attendues

En matière de compétences comportementales, les dirigeants attendent de leurs collaborateurs des capacités de travail en équipe (33%), de gestion du stress (30%), et d’adaptabilité (28%). On note que les compétences de gestion d’équipe sont particulièrement recherchées dans les pays émergents (43% des personnes interrogées, contre 25% dans les pays matures), de même que la capacité à gérer le stress (35% contre 26% dans les pays matures).  Les métiers qui vont le plus évoluer dans les 5 années à venir sont ceux de l’informatique et du digital, selon 50% des dirigeants interrogés

Les 7000 offres d’emploi analysées le montrent : au-delà d’un solide socle de compétences sectorielles et techniques, les entreprises recherchent de plus en plus un éventail important de compétences comportementales ("soft skills"). Au final, on peut qualifier ce collaborateur de "caméléon", pour faire référence à une précédente étude EY, "Le consommateur caméléon" : appartenant au sérail d’un secteur d’activité, maîtrisant  diverses techniques, à l’aise avec la technologie, adaptable, bon communicant, bon collègue…une recrue délicate à trouver. 

Les métiers qui montent

L’observation du réseau LinkedIn sur la période 2008-2012 permet aussi de noter la montée en puissance des métiers liés à la santé et plus généralement à l’aide à la personne (+10%). Ce phénomène correspond, dans les pays dont la population est vieillissante, à l’apparition d’une économie émergente : la « silver economy ». L’économie dite « communautaire » ou « sociale » prend de l’ampleur (+10%), notamment dans les pays anglo-saxons (USA +15%, Royaume Uni + 28%), entraînant le développement des métiers du secteur associatif et solidaire. Enfin les métiers de la marque, du marketing et de la vente, montent en puissance partout dans le monde (+10%). On notera par ailleurs le développement des métiers de « recherche » en Inde (+13%).

On observe en revanche une "dilution" des métiers techniques qui deviennent des compétences largement maîtrisées, et ne sont plus affichés par les membres du réseau comme des intitulés de fonction : c’est le cas des systèmes d’information (-10%), des achats (-9%). On voit bien là le phénomène de la “consumérisation des services entreprises” : les collaborateurs choisissent leurs équipements, ou  achètent leurs logiciels eux-mêmes.  Dans le cas de la gestion de projet (-10%), c’est la montée du niveau général qui apporte l’explication : de nombreux collaborateurs maîtrisent désormais cette compétence.

Montée en puissance de l’entrepreneuriat

Enfin, un des enseignements majeurs de l’analyse du réseau LinkedIn est la montée en puissance de l’entrepreneuriat : "Entrepreneur" est le 1er intitulé de fonction dans le réseau, et les intitulés de fonction ayant trait à l’entrepreneuriat sont parmi ceux qui connaissent la plus forte progression dans les pays occidentaux : France (+14%), Royaume-Uni (+10%), Etats-Unis (+6%) et Allemagne (+5%).

"On observe le développement des emplois commerciaux et marketing, ainsi que les métiers du social et de la santé, signe d’une économie de plus en plus tournée vers les services et de l’émergence du modèle 3C: Client, Collaborateur, Candidat. Il faut également noter le recul des postes dédiés à l’IT, à la gestion de projets, aux achats, et la montée en puissance de l’entrepreneuriat. Dans ce contexte, il est indispensable de redéfinir la relation entre employeurs et employés, à savoir mieux spécifier les missions des salariés, motiver autour d’un objectif partagé, favoriser les réseaux et la collaboration au sein et à l’extérieur de l’organisation et enfin, aplanir l’organisation, cultiver l’agilité et l’innovation", analyse Laurence Bret-Stern, Marketing Director, EMEA LinkedIn Talent Solutions.

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