La start-up m-Pixel en liquidation

Posté mar 29/01/2002 - 00:00
Par admin

Co-fondée par Patrick Haddad et l'Atelier de l'Innovation, la société implantée à Sophia Antipolis avait pourtant mis au point une remarquable technologie de compression des images. Mais les ventes n'ont pas suivi assez vite.

La qualité d'une technologie n'est pas tout en matière de start-up. Elle ne protège pas en tout cas de l'échec. m-Pixel en donne un nouvel exemple. Cette société, co-fondée en mars 2000 par Patrick Haddad, un "technicien", avec les financiers de l'Atelier de l'innovation, est arrivée au bout du chemin voilà un peu plus de deux semaines. Dirigée par Eric Laporte, le Pdg choisi par l'Atelier de l'Innovation (Patrick Haddad, le co-fondateur ayant peu à peu été écarté du pouvoir de décision) elle a en effet été mise en liquidation à Paris où se trouve son siège social.Mais c'est à Sophia Antipolis que l'aventure avait commencé et c'est là que se trouvait le centre de recherche et développement qui est monté à un effectif allant jusqu'à près de trente personnes.Technologie idéale pour les mobilesUn coup d'œil sur le site mpixel.com ne peut que laisser des regrets. Ingénieur remarquable, spécialisé dans le traitement du signal et de la théorie de l'information, Patrick Haddad avait mis au point une technique de compression des images basée sur la théorie des ondelettes. Les exemples que l'on trouvera sur le site, toujours en activité au 29 janvier, sont plus que probants. Les photos "montent" sur l'écran avec une incroyable rapidité.La technologie I2v, mise au point par la start-up, permet d'abord d'alléger les photos (de 5 à 15 pour une image en niveaux de gris et de 20 à 200 pour une image couleur). Ce qui veut dire aussi une rapidité de transmission considérablement accrue. Mais également, la technique de compression donne la possibilité de zoomer sur un point, de naviguer dans la photo. Une technologie idéale non seulement pour les sites Web, mais surtout pour les mobiles. Un marché gigantesque.Un peu plus de 2,7 millions d'euros investisCette technologie a été amplement validée. M-Pixel, qui avait lancé des partenariats avec l'AFP pour la transmission des photos, qui travaillait avec Mitsubishi pour les mobiles, avait remporté de nombreux prix. Le dernier en date l'avait été fin octobre où m-Pixel avait remporté le prix de la meilleure application mobile lors de la Semaine des Télécommunications & des réseaux à Paris. Le problème rencontré par la société n'aura donc pas été celui de la qualité de sa technologie. Le problème aura été celui de la vente du produit. Le plan de marche de l'entreprise prévoyait que la société commencerait à couvrir ses frais d'exploitation dans le milieu de l'année 2001. Or, les ventes ont tardé à démarrer.Le principal investisseur, l'Atelier de l'Innovation (le même que pour une autre start-up azuréenne mise en liquidation l'an dernier, Cassiopay) a rencontré de son côté de graves difficultés au cours de l'été. Dès la rentrée de septembre aussi, m-Pixel, qui comptait alors une dizaine d'employés, s'est trouvé sur la corde raide. Et en début d'année, faute de pouvoir injecter de nouveaux capitaux (au total environ 18 MF ont été dépensés dont les 6 millions de francs du premier et unique tour de table), la seule issue restait la liquidation. Vraiment dommage.

Jean-Pierre  Largillet

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