L'architecte niçois Marc Barani, grand prix de l'architecture 2013

Une belle reconnaissance pour Marc Barani, architecte niçois : il a reçu mardi au ministère de la Culture à Paris le grand prix de l'architecture 2013 pour l'ensemble de son œuvre. Ce prix prestigieux qui est décerné tous les deux ans lui a été remis par la ministre Aurélie Filippetti qui a salué "sa capacité à écouter aussi bien les forces naturelles, celles du paysage et de l'environnement, que les forces sociales".

Agé de 56 ans, Marc Barani a emporté ce grand prix 2013 à l'unanimité devant les quatre autres "finalistes", Patrick Bouchain, Jean-Marc Ibos & Myrto Vitart, Odile Decq et Gilles Perraudin. Aurélie Filippetti, citée par Le Figaro, a également relevé "sa manière de transfigurer des projets qui semblent au départ très prosaïques bien que très utiles et même indispensables comme des gares de tramways ou plus tristes, des cimetières, des pôles d'échanges ou des parcs de stationnement. Ce sont autant de défis qui sont lancés à l'architecte par la ville d'aujourd'hui. Au même titre que les ponts, les logements sociaux, la réhabilitation du centre de tripostal au Palais de Congrès à Nancy ou la somptueuse villa d'un riche commanditaire dans le sud" a ajouté la ministre.

Ce n'est pas la première récompense que reçoit Marc Barani. Autre trophée prestigieux, le prix de l’Equerre d’argent 2008 lui avait été décerné, là aussi à l’unanimité du jury, pour le pôle multimodal du tramway de l’agglomération niçoise. Diplômé de l'École nationale supérieure d'architecture de Marseille en 1983, Marc Barani raconte s'inspirer beaucoup d'un voyage d'études anthropologiques qu'il a fait au Népal avant de se lancer dans la scénographie à la Villa Arson à Nice. De cette étape au Népal et d'un voyage en Inde, il en a retiré une conviction forte : "l'architecture est la science des correspondances subtiles". Entre anthropologie et art plastique, ce sont des "champs de force à mettre en synergie de manière subtile, voir magique, comme le qualifient les hindous".

Sa première commande publique il l'a reçue à la fin des années 80 avec l'extension du cimetière de Saint-Pancrace, à Roquebrune-Cap-Martin. Depuis il a enchaîné avec quelques points forts dont, sur la région, la restauration du Cabanon Le Corbusier (Ville de Roquebrune-Cap-Martin) en 1994, l'aménagement muséographique du musée national Fernand Léger à Biot en 2008 et bien sûr le pôle multimodal pour le tramway métropolitain. Nouveau projet emblématique qu'il va mener sur la Côte : la fondation d'art contemporain qu'Édouard Carmignac va ouvrir en 2015 sur l'île de Porquerolles, au sein du parc de 15 hectares du Domaine de la Courtade. Un somptueux challenge.