L'autre mondialisation : celle de la violence (Libération)

Posté sam 15/09/2001 - 00:00
Par admin

Quel monde annonce l'apocalypse du World Trade Center ? Chacun cherche à comprendre. Un éclairage dans Libération. Dans "La puissance américaine condamnée à la modestie" Bertrand Badie, 51 ans, directeur du cycle supérieur de relations internationales à Sciences-Po, tente au cours d'un long entretien, de cerner ce changement majeur dans les perceptions que la destruction des deux tours new yorkaises a amené de la façon la plus brutale qui soit."Le choc, c'est que cette masse énorme de violence qui structure la vie internationale ne se concentre plus au Sud mais tend à se disséminer", explique-t-il. Et d'ajouter que cette violence n'est plus le fait d'Etats mais elle devient celui d'individus ou d'associations d'individus, voire d'entrepreneurs spécialisés dans la «vente» de violence. Bref, nous sommes entrés dans un monde où le marché de la violence est complètement déréglementé."De tout cela découle la nécessité d'une nouvelle pensée stratégique qui prenne en compte cet autre volet de la mondialisation, la mondialisation de la violence. Désormais, les Etats-Unis sont amenés à doublement repenser leur rôle pour faire face à ces nouvelles formes de conflictualité et pour définir les contours d'une puissance désormais relativisée. Cela ne conduit pas nécessairement à l'isolationnisme mais à réviser en un sens plus modeste leur implication dans les conflits internationaux, remarque Bertrand Badie, cité par Libération.La conclusion : éviter l'isolationnisme et tenter de régler les problèmes criants qui touchent le "sud" pauvre. Par utilitarisme, au delà même de tout humanitarisme. Un risque sanitaire en Afrique nous frappera demain." Enfin, une règle d'or va devenir l'aune des relations internationales: l'aspiration à l'égalité. (…/..)La mondialisation aggrave les inégalités mais suscite une aspiration à l'égalité comme il n'y en a jamais eu. Parce que chacun a désormais les moyens de se comparer aux autres. "

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