Le Cannet : Pierre Bonnard, dans la lumière de la Méditerranée

Posté ven 24/06/2011 - 07:37
Par admin

Pour l'exposition inaugurale du Musée Pierre Bonnard, Véronique Seranno, la conservatrice, a rassemblé des chefs-d'œuvre dont une bonne partie prêtés par des musées internationaux (Centre Pompidou, Musée d'Orsay, Tate Gallery, Metropolitan Museum of Art de New-York...). L'occasion de retrouver Bonnard dans la lumière de la Côte d'Azur où il a peint quelques-unes de ses plus belles toiles.

Le Cannet : Pierre Bonnard, dans la lumière de la Méditerranée

Véronique Serrano, la conservatrice, en "tête à tête" avec l'autoportrait en boxeur. Un visage rouge aux yeux à peine marqués, qui contraste avec l’harmonie des paysages peints par l'artiste.

Brumeux, pluvieux, vent et lumière, Pierre Bonnard griffonne sur un petit bout de papier ses impressions sur le paysage qu’il contemple. Des souvenirs indispensables à la composition de ses toiles une fois de retour dans sa villa du Cannet. Ces mots sont aujourd’hui inscrits dans la colonne vitrée de son musée. Pour son exposition inaugurale, "Bonnard et Le Cannet. Dans la lumière de la Méditerranée", ce lieu dédié donne à voir des paysages d’une profondeur saisissante, des natures mortes, nus et intérieurs baignés de lumière du Midi. Comme une incursion dans l’univers intime de Bonnard sur les rives de la Méditerranée. A découvrir absolument du 26 juin au 25 septembre.

Car c'est au cours de la période où il habitait dans les collines verdoyantes du Cannet, que le post-impressionniste a peint ses plus belles œuvres. Cette première exposition rassemble ainsi des toiles du Musée d’Orsay et du Centre Pompidou à Paris, de la Tate Gallery à Londres, du National Museum de Stockholm ou encore du Metropolitan Museum of Art de New-York. "Bonnard était un perfectionniste. Il pouvait retoucher une œuvre plus de cent fois ! Libre de son expression, il épinglait sa toile sur le mur de son atelier et pouvait composer ainsi plusieurs oeuvres à la fois", précise Véronique Serrano, conservateur du musée.

La lumière du Sud

Ici, le visiteur pénètre dans La salle à manger de l'artiste. On y retrouve son épouse Marthe, cette "sauvageonne" comme il aimait à le dire, faisant partie intégrante de son art. Elle est là et pourtant, elle est reléguée au côté gauche de cette nature morte. Car au cœur de la table, c’est une boîte à biscuits qui capte l’attention. L'exposition nous plonge aussi dans la lumière de L’atelier au mimosa. Des petites touches de jaune ajoutées çà et là sur ses paysages, histoire d’un peintre tombé amoureux de la lumière du sud jusqu’à s’installer sur ses rives, il ne reste plus ici que le jaune. Un jaune dominant, majeur.

Comme une inquiétude

Dans Le Bain, Marthe nous dévoile son intimité. Un corps nu immergé qui résonne comme un souvenir. Celui du suicide de Renée Monchaty, ancien modèle du peintre avec qui il eut une courte aventure. Pierre Bonnard était un homme gai. Le musée présente pour l'occasion plusieurs de ses autoportraits. Le plus marquant d’entre eux ? Sans doute L’autoportrait en boxeur. Un visage rouge aux yeux à peine marqués, qui contraste avec l’harmonie des paysages peints par l'artiste. Il porte en lui comme une inquiétude, une interrogation. L’œuvre de Pierre Bonnard est profonde et saisissante. Elle interroge la vie.

Tanja Stojanov

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