Le laboratoire océanologique de Villefranche dans la conquête des océans !

Posté lun 18/10/2010 - 15:35
Par admin

Il a fêté son 125ème anniversaire, le laboratoire d'océanologie de Villefranche-sur-mer. Mais il reste plus que jamais dans l'actualité. La recherche bio marine, lancée il y a plus d'un siècle dans l'ancien bagne des Rois de Sardaigne et dont les statuts furent déposés en 1885 à la préfecture de Nice par le savant russe Alexis de Korotneff, a permis d'améliorer nos connaissances dans le domaine de la biodiversité. Mais, comme le soulignait Christian Estrosi, ministre de l'industrie et président de Nice Côte d'Azur lors de la cérémonie anniversaire, il reste un long chemin à parcourir avant de parvenir à la maîtrise complète de nos océans.

 

"Une recherche déjà primordiale pour nos petits-enfants"

 

Etablissant un parallèle avec la conquête de l'espace, le ministre notait que, s’il est vrai que la recherche spatiale est essentielle pour l’avenir plus lointain de l’humanité, "la compréhension des mécanismes qui gouvernent les changements climatiques et la productivité du quatre-cinquième de la surface de notre globe est déjà primordiale pour nos petits enfants !" "Nous avons un grand besoin des résultats des recherches océanographiques pour la survie du milliard d’hommes supplémentaires que la terre aura à nourrir d’ici la fin du siècle."

 

L'Observatoire de Villefranche a déjà participé à cette exploration des océans. Ont été ainsi produites des applications aujourd’hui très largement reconnues à travers le monde comme la télédétection par satellite, les planeurs sous-marins, les flotteurs profileurs et les bouées. Mais cet anniversaire aura donné aussi l'occasion de lever le voile sur d'autres projets ambitieux qui permettront d'approfondir nos connaissances. Christian Estrosi les a présentés. Les voici.

 

De l'observation des cycles biogéochimiques océaniques à la production de bio carburant par micro-algues

 

RemOcean (Remotely-sensed biogeochemical cycles in the Ocean). Il s'agit d'un projet d'observation "à distance" des cycles biogéochimiques océaniques. Il a pour objectif d'explorer cinq zones océaniques utilisant des flotteurs profileurs aux performances améliorées, opérés à distance et multi-capteurs. Cet équipement communique par satellite afin de permettre aux scientifiques aussi bien de recevoir les données que d'envoyer de nouvelles consignes à ces robots sous-marins avant qu'ils ne replongent pour un nouveau cycle d'observation.

 

Les multiples avantages de cette technologie de robotique sous-marine sont de permettre l'observation à distance, en "temps réel" et en continu, y compris dans des zones océaniques difficiles d'accès ou pour lesquelles un accès régulier par bateau reste trop coûteux. En outre, une fois déployés, ces flotteurs profileurs sont autonomes et opérationnels pendant 2 ou 3 ans. Ils représentent aujourd’hui l'unique moyen d'étudier les variations des propriétés biologiques de l'océan sur un continuum d'échelles de temps (de l'échelle diurne jusqu'aux échelles saisonnières et même interannuelles).

 

Les informations ainsi recueillies ne prendront toute leur dimension qu’à la condition d’être associées à d'autres techniques d'observation, comme celles de la couleur de l'océan que scrutent certains satellites et que décryptent et analysent des sociétés comme ACRI à Sophia Antipolis. En effet, les techniques de télédétection permettent aux satellites de mesurer la quantité de phytoplancton contenue dans l’océan. L'océan est d'autant plus vert qu'il est riche en phytoplancton et d'autant plus bleu qu'il en est dépourvu.

 

OSIFIOST. Développé en partenariat avec Ifremer, Institut Fresnel et Polexia, l’objectif de ce projet est de concevoir et développer un système de simulation 3D qui permet de synthétiser des images sous-marines optiques réalistes. Les images générées serviront de données test pour le développement et la validation de nouvelles méthodes de traitement d’image adaptées au milieu sous-marin, pour la conception d’instrumentation innovante, ainsi que pour la simulation et la préparation des missions des engins sous-marins.

 

Ce projet a obtenu un brevet international déposé par le CNRS. Il s’agit d’un instrument unique dans la communauté scientifique internationale.

 

SHAMASH et Green Star. Ces projets ont débuté en décembre 2006. Ils visent à produire un biocarburant à partir de microalgues. Ces microorganismes peuvent accumuler jusqu'à 50% de leur poids sec en acides gras, permettant d’envisager des rendements à l'hectare supérieurs d'un facteur 30 aux espèces oléagineuses terrestres comme le soja.

Le projet Shamash fait collaborer des spécialistes de la culture, de la physiologie et de l'utilisation de microalgues, des spécialistes de l’optimisation des procédés biotechnologiques ainsi que des spécialistes des biocarburants, de l’extraction et de la purification de lipides en partenariat avec l’INRIA.

 

ZOOSCAN. Il s'agit de développer un appareil qui automatise l’identification des espèces des échantillons de plancton qui sont récoltés en utilisant la technologie traditionnelle des filets à plancton. Les images produites du plancton sont analysées en utilisant une technologie de pointe brevetée par le CNRS et vendue dans le monde entier.

 

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