Le "Non au greenwashing du Transition Forum de Nice !" des collectifs écologistes

Polémique autour du Transition Forum de Nice qui démarre jeudi. Dans une lettre ouverte adressée aux intervenants du Forum, aux médias et au public des associations et collectifs écologistes lancent la charge contre un événement qu'ils qualifient de greenwashing. Ils donnent les raisons de leur colère et réclament l'arrêt de projets locaux "climaticides".

"Non au greenwashing du Transition Forum de Nice !" : c'est le "coup de gueule" que lancent plusieurs associations et collectifs liés à l'environnement à l'approche de l'événement organisé du 30 septembre au 1^er octobre au Hyatt Regency Nice Palais de la Méditerranée. Dans une lettre ouverte adressée aux intervenants du Forum, aux médias et au public, ils dénoncent cet événement qualifié de "greenwashing", en donnent les raisons et réclament "une transition écologique sincère et efficace, tournée vers un avenir sain et soutenable, et non du greenwashing trompeur, hypocrite et manipulatoire".

Ils dénoncent une "opération de marketing"

La lettre ouverte commence par un rappel : le greenwashing (écoblanchiment en français) est un procédé de marketing utilisé dans le but de se donner une image écologique trompeuse. La plupart du temps, les dépenses concernent davantage la publicité et la communication que de réelles actions en faveur de l'environnement et du développement durable. Les griefs des écologistes ? Ils dénoncent "une opération marketing, orchestrée à grand renfort de médias", qui "cherche à faire croire que Nice et la Métropole NCA sont écologiques, alors qu’elles ne le sont pas."

Ils estiment "que la métropole Nice Côte d’Azur n’a jamais tenu ses engagements de résultats ni ses promesses d’actions climatiques : ses émissions de gaz à effet de serre n’ont pas diminué malgré ses plans climat (depuis 2012), sa pollution atmosphérique tue prématurément chaque année 500 Niçois-es, les terres agricoles niçoises sont détruites au profit de la bétonisation, 26.000 passoires énergétiques ne sont toujours pas rénovées, ses dépendances alimentaire (98%) et énergétique (90%) sont toujours critiques, etc."

Les nouveaux projets qui sont dans la mire

Dans la mire aussi les nouveaux projets que soutient Christian Estrosi et qui aggravent le mauvais bilan climatique. Sont alignés l’agrandissement de l’aéroport de Nice (+50% passagers et +20.000 vols/an), la bétonisation de 3 millions de m2 de terres arables dans la Plaine du Var, le transfert du MIN, le subventionnement du Grand Prix de France F1 (12 millions € en 6 ans), le développement du surtourisme et du tourisme d’affaires (x 4), etc. d’autant que notre territoire est particulièrement menacé comme alerte le rapport du GREC Sud.

"Pour résoudre la catastrophe climatique, les solutions sont tout à fait connues, il suffit de les mettre en œuvre ! Nous avons juste besoin de courage politique, plus que d’innovation technologique ou de réseaux d’affaires !" déclarent les collectifs. Et de demander au maire de Nice d'ouvrir les débats du Forum "à la société civile et aux citoyens-nes alors qu’ils en sont exclus, et non de débattre entre top-décideurs, dont les 2 principaux partenaires officiels sont Total et Crédit Agricole, sociétés toujours majoritairement investies dans les énergies fossiles."

Ce qu'ils réclament

Ils réclament également de renoncer aux "projets locaux climaticides" : extension de l’aéroport de Nice (T2.3), moratoire sur l’urbanisation de la Plaine du Var, stopper l’expansion du surtourisme, ainsi que de mettre en place la ZFE (zone à faibles émissions), transformer la flotte de bus, garantie d’un air sain (loi Laure), développer la part modale vélo, …. Enfin de diversifier l’économie locale, au-delà du surtourisme, du BTP et du tertiaire, par l’implantation d’une authentique agroécologie locale, et in fine de remettre en question le modèle de croissance perpétuelle.

Nice classée parmi les 10 villes les plus polluées d'Europe

Dans leurs critiques, ils reçoivent un coup de pouce des différents classements des villes les plus polluées. Ainsi en août dernier, dans un classement des 10 villes les plus polluées d'Europe concocté par le cabinet britannique Utility Bidder et publié par Cnews, Nice était placée en 6^ème position juste derrière Paris (5^ème), la tête étant occupée par Rotterdam. Nice, est-il expliqué "doit notamment sa présence à une mauvaise qualité de l'air (indice de 40), ainsi qu'à d'importantes émissions de CO2 (6Mt/hab). Ses routes, elles, ne sont pas plus congestionnées que d'autres grandes agglomérations (25%)". Voir le classement sur le site web d'Utility Bidder.