Le nouveau scénario catastrophe de Cannes 2004
Les intermittents à l'assaut des marches et les palaces en grève : un nouveau cauchemar pour la direction du Festival suite, hier, aux déclarations du comité de coordination sur l'arrêt au 16 mai de l'accord conclu et au début d'une grève des employés du Carlton.
Intermittents, le retour ? C'est ce qui semble se préparer au Festival de Cannes où la menace d'un mouvement plus dur des intermittents du spectacle après le 16 mai, c'est-à-dire dimanche s'est précisée un peu plus hier. Le Festival avait cru l'orage passé dans l'accord conclu in extremis, mardi, avec les représentants du mouvement contestataire. Il leur avait été offert un coup de pub fantastique à l'ouverture lors de la montée des marches, un local pour se réunir, un cinéma pour y tenir une conférence de presse aujourd'hui vendredi, un déjeuner sur la plage Macé demain samedi et une conférence de presse dimanche dans l'enceinte du palais, réunissant les représentants du comité de suivi, des réalisateurs et des artistes.Tout Cannes avait soufflé et pensé à autre chose. Au cinéma, aux stars, aux festivités, à la folie Croisette. Mais voilà qu'hier la menace a resurgi. Dans une déclaration lue sur un quai du Vieux Port, devant le palais des Festivals, la coordination des intermittents a relancé l'alerte. Pour ce comité, pas question d'attendre tranquillement la fin du festival sans que des mesures concrètes soient proposées. "Nous continuerons les actions au Festival de Cannes, pendant le Festival, pour l'abrogation du protocole du 26 juin et l'ouverture de nouvelles négociations sur l'assurance chômage avec l'ensemble des concernés, ont insisté les représentants du mouvement. La Fédération spectacle de la CGT a même été plus précise : le compromis qui a permis au festival de se dérouler normalement jusqu'à aujourd'hui s'arrête le 16 mai. "On ne peut pas dire ce qui se passera à Cannes après cette date sans mesures urgentes", a souligné ainsi Jean Voirin, secrétaire général de la fédération CGT du spectacle dans une de ses déclarations.L'autre menace qui est apparue sur ce Festival 2004 placé décidément sous le signe des mouvements sociaux, c'est la grève au Carlton Intercontinental qui a éclaté hier. Le roi des palaces cannois, celui qui a reçu et abrite les stars, dont le président du jury Quentin Tarantino, a été touché par une grève déclenchée par l'intersyndicale CGT-FO-CGC-CFT et suivie par 150 employés sur 500. Cette grève, qui perturbe le service en chambre et l'activité des cuisines, a été lancée pour protester contre les conditions de travail et demander une revalorisation des salaires. Une grève qui risque par ailleurs de déborder sur le Noga Hilton où les employés s'inquiètent entre autre de la prochaine vente en juin des murs de l'hôtel. Palaces de la Croisette en grève, intermittents à l'assaut des marches du palais : c'est le nouveau scénario catastrophe qui fait frissonner Cannes.