Le numéro 2 du PS à Vallauris : l'interview d'Harlem Désir

Posté mar 15/03/2011 - 18:39
Par admin

Harlem Désir, le numéro 2 du Parti Socialiste était samedi à Vallauris pour soutenir la candidature d’Emeric Lavitola dans le canton de Vallauris – Antibes Ouest. L’occasion de rencontrer le fondateur de SOS Racisme pour évoquer l’importance des élections cantonales, mais aussi quelques problèmes d’actualité comme l’immigration en provenance de Tunisie où le débat sur l’Islam.

Le numéro 2 du PS à Vallauris : l'interview d'Harlem Désir

 

Pour un dirigeant politique national, c’est important de venir sur le terrain soutenir des candidats ?

Oui, d’abord parce que ce sont des élections où se joue l’avenir des départements et qu’un candidat comme Emeric Lavitola est porteur d’une autre vision des priorités sociales, de développement durable ou des solidarités pour que le département soit un département qui protège, et puis il y aussi un enjeu national. Les Cantonales constituent la dernière occasion pour nos concitoyens de s’exprimer avant 2012 et ils doivent manifester leur mécontentement par leur bulletin de vote.

Vous appelez à la mobilisation dès le premier tour, vous redoutez une forte abstention ?

Oui, je la crains, c’est pour cela que dans cette dernière ligne droite il y a un surcroît de mobilisation et que j’essaye d’aller soutenir un maximum de candidats sur le terrain afin de faire savoir qu’il y a un rendez vous démocratique dont on ne parle pas assez, mais qui est absolument décisif.

Pour l’instant, le désenchantement des français face à la politique de Nicolas Sarkozy ne semble pas profiter au PS. Quelle est votre explication ?

Le Parti Socialiste doit d’abord réussir les cantonales et dès le lendemain de ces élections, il présentera ses propositions pour le pays pour 2012. Nous présenterons notre projet le 5 avril et il sera mis en débat devant tous les français afin de les convaincre qu’il y a une alternative crédible à la politique actuelle. Nous voulons que la gauche soit un antidote au désespoir et, dans le climat actuel de frustration et de colère, il faut veiller à ce que la manipulation démagogique des peurs ne bénéficie pas à l’extrême droite qui n’est pas une réponse aux problèmes des français, mais ne fait qu’exploiter ces problèmes et attiser la haine et les divisions.

 

Dans le département, il y a une actualité avec l’arrivée d’immigrés Tunisiens. Pour vous, c’est un faux problème ?

D’abord, la première des réponses pour la France aux événements qui se déroulent en Tunisie, en Libye ou en Egypte, c’est d’aider à la réussite de la transition démocratique et de soutenir la révolte pour la liberté de ces peuples. Ce n’est pas d’agiter les fantasmes et de faire croire qu’il y a une invasion en venant, comme le Ministre de l’Intérieur, se faire photographier à la frontière comme si la réponse c’était d’aller mettre un barbelé. Ce n’est pas digne de l’image de la France.

Comment le créateur de SOS Racisme juge l’organisation d’un débat sur l’Islam ?

Je pense que le rôle d’un responsable politique, c’est d’être garant de la laïcité qui est un grand bien commun de tous les républicains. Ce n’est pas de faire des distinctions entre les uns et les autres en fonction de leur religion et de stigmatiser une religion. Il ne faut pas toucher à la Loi de 1905 garant à la fois de la liberté religieuse et de la séparation entre les églises et l’Etat. Pas besoin de financer les lieux de culte, mais il faut garantir la possibilité pour les croyants d’avoir des lieux de cultes. Si on ne veut pas qu’ils prient dans la rue, il faut notamment que les élus de droite arrêtent de s’opposer à la construction de mosquées

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