Le sénateur-maire René Vestri mis en examen dans l'affaire de la Tour Odéon
Le sénateur-maire UMP de Saint-Jean-Cap-Ferrat René Vestri a été mis en examen hier mardi pour "blanchiment en bande organisée, trafic d'influence et association de malfaiteurs" par le juge d'instruction marseillais Charles Duchaine, de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS). Cette mise en examen intervient dans le cadre d'une enquête sur une affaire de corruption présumée autour de la construction de la tour Odéon à Monaco, affaire baptisée aussi "Opération mains propre sur la Côte d'Azur". La mise en examen n'a pas été assortie de contrôle judiciaire. Le Sénat, sur la demande du juge, avait autorisé en janvier une levée partielle de l'immunité parlementaire du sénateur. Cette levée partielle limitait le contrôle judiciaire au versement d'une caution.
Aujourd'hui mercredi, René Vestri a réagi vivement en se déclarant victime d'une machination politique dans le département des Alpes-Maritimes. Dans un communiqué repris par l'AFP, le sénateur-maire a notamment écrit qu'il y avait, depuis le déclenchement de l'affaire en novembre 2009, "une volonté flagrante et constante de me nuire dans le but de m'éliminer de la vie politique locale". Il a déclaré également envisager "de déposer une plainte contre X pour des faits de violation du secret de l'instruction et recel de ce délit".
L'affaire de la Tour Odéon avait fait grand bruit en novembre dernier. Dans un vaste coup de filet, s'étaient retrouvés entre autres le maire de Beausoleil, Gérard Spinelli et un important entrepreneur monégasque du bâtiment, Lino Alberti. Gérard Spinelli, qui est mis en examen aussi dans cette affaire, était soupçonné d'avoir touché une somme d'argent de Lino Alberti dont l'entreprise avait remporté le marché des travaux de terrassement, pour ne pas s'opposer au projet de construction de la Tour Odéon. Cette tour haute de 170 mètres se trouve certes sur le territoire de Monaco, mais en lisière de sa commune. Elle représente un investissement de l'ordre de 500 M, ce qui veut dire de gros intérêts en jeu. Concernant le sénateur-maire de Saint-Jean-Cap Ferrat, l'accusation porte sur des relations financières qu'auraient entretenues les filles de René Vestri avec l'entrepreneur monégasque.
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