L'Ecole de Nice fête ses cinquante ans

50 ans ! C'est cet anniversaire que l'Ecole de Nice fête cette année. L'occasion pour la ville de Nice de se poser quelques questions. Dont celle-ci qui fera l'objet d'un débat cet après-midi, lundi 5 novembre de 14 à 18 heures au CUM de Nice (Centre Universitaire Méditerranéen au 65 promenade des Anglais) : l'Ecole de Nice existe-t-elle ?

Ecole de Nice : 40, 50 ou 60 ans ?

L'Ecole de Nice est souvent décrite autour de l’émergence de 4 mouvements d’art contemporains, le Nouveau Réalisme, Fluxus, Supports-Surfaces et le Groupe 70. Mais elle est avant tout, estiment les historiens de l'art, une concentration, désunie au travers du temps, de personnalités qui doivent être considérées comme des entités uniques : Yves Klein, Arman, Martial Raysse, Cesar, Ben, Sacha Sosno, Marcel Alocco, et bien d'autres. Plus qu'une école proprement dite c'est un climat de création, une volonté de rechercher l'intensité d'expression, de retrouver la beauté du quotidien que recouvre l'Ecole de Nice. "La plus belle oeuvre d’art, le bleu au dessus de la Promenade des Anglais" disait Yves Klein.

Mais d'abord, avant de parler d'anniversaire, quand est-elle née ? Si on prend comme référence le Nouveau Réalisme, alors elle est un peu plus jeune : le manifeste fut signé en octobre 1960 pour se distinguer de l'Ecole de Paris. Autour du critique d'art remarquable que fut Pierre Restany, décédé il y a quatre ans, tout un courant se dégagea. D'autres rattachent la naissance de l'Ecole de Nice à sa branche niçoise Fluxus, en 1962, par l’organisation des premiers concerts de Georges Maciunas. Ou encore à l’organisation de la première exposition collective par le galeriste Alexandre De la Salle à Vence en 1967. Voire en 1947 quand Arman, Pascal et Klein se rencontrent pour créer ensuite le groupe "mort né" Triangle.

Mais apparemment c'est 1957 qui en a été retenu comme point de départ avec les expositions des monochromes d'Yves Klein à Milan ou Dusseldorf, celle des peintures d'Arman à Paris et l'exposition de Claude Gilli, Martial Raysse, Albert Chubac et Brandy à la galerie Longchamp (rue Longchamp à Nice, galerie aujourd'hui disparue).

Un climat de pensée atypique et original qui reste d'actualité

Après le colloque "Pensée &Créativité dans l’Art : Du Génie à la Folie" organisé samedi 27 octobre le débat organisé aujourd'hui par Giordan jouera le ton de la polémique. Avec Raphaël Monticelli, Sacha Sosno, Marcel Alocco, Jean Mas, France Delville et Frédéric Altman, le débat se fera sur la question "L'Ecole de Nice existe-t-elle?". Si oui, sur quelles bases ?

Certains contestent son existence, d’autres la revendiquent... A Nice et dans sa région, des mouvements artistiques contemporains se sont développés depuis les années 40, voire 50 ou bien 60... Chacun a son point de vue, sa définition, ses repères historiques. Mais chacun des ces artistes et intervenants ont une forte personnalité. L'occasion de démontrer une fois de plus que cette région niçoise est propice à un climat de pensée atypique et original et qu'après cinquante ans, l'Ecole de Nice n'est pas morte même si elle est certainement un mythe, plus qu'un label. Un bon encrage dans l'histoire de l'art en tout cas pour Nice qui a lancé sa candidature au titre de capitale européenne de la culture 2013.