Législatives : une première dans les Alpes-Maritimes avec trois députés RN

Un "tsunami" au niveau national, mais aussi dans les Alpes-Maritimes où pour la première fois des députés RN, il y en a trois, siègeront à l'Assemblée nationale : Lionel Tivoli, dans la 2ème circonscription, Alexandra Masson, 4ème, et Bryan Masson, 6ème. LR garde 5 sièges avec Eric Ciotti (1ère), sa protégée Christelle d'Intorni (5ème), Eric Pauget 7ème, Alexandra Martin, 8ème et Michèle Tabarot 9ème. Ensemble (ex-LREM) de 3 rétrécit à 1 siège avec Philippe Pradal, ex LR (3ème circonscription).

Députés RN Alpes-Maritimes : Tivoli, Alexandra Masson et Bryan Masson

Sacré bouleversement ! Un vrai changement de donne à l'Assemblée nationale. Pressenties par les sondages, les tendances qui se sont révélées hier soir ont été nettement, parfois même très nettement, amplifiées par le scrutin. Au niveau national, comme d'ailleurs à celui des Alpes-Maritimes où pour la première fois, le RN s'installe en force avec 3 députés : Lionel Tivoli, dans la 2ème circonscription, Alexandra Masson, 4ème et Bryan Masson dans la 6ème .(Photo DR : de gauche à droite Lionel Tivoli, Alexandra Masson et Bryan Masson, son "homonyme").

Sur la Côte, LR fait mieux que sauver les meubles

Sur la Côte, LR qui disposait de six sièges ne perd qu'un siège dans la bataille. Il reste majoritaire avec 5 députés (Eric Ciotti, 1ère circonscription, Christelle d'Intorni dans la 5ème, Eric Pauget dans la 7ème, Alexandra Martin dans la 8ème et Michèle Tabarot dans la 9ème). Mais c'est Ensemble, ex-LREM, qui rétrécit. Il ne garde qu'un siège sur les trois qu'il avait et de plus avec un LREM "light" : Philippe Pradal dans la 3ème, le fidèle des fidèles de Christian Estrosi, ex LR, qui courait sous la bannière Horizons.

Avec le succès de Christelle d'Intorni, Eric Ciotti boit du petit lait...

Dès hier soir, d'ailleurs, Eric Ciotti exultait. Celui qui est devenu l'un des hommes forts de LR au national, avait annoncé, avant même que soit connus les résultats définitifs, une double victoire. Sa victoire pour un quatrième mandat dans la 1ère circonscription (56,33% contre 43,67% à Graig Monetti, le candidat Ensemble de son rival Christian Estrosi), ce qui était attendu. Mais surtout, ce qui était moins attendu, celle de sa protégée, Christelle d'Intorni dans la 5ème circonscription (57,54% contre 42,46% à Marine Brenier).

Une victoire qu'Eric Ciotti savourait tout particulièrement : soutenue par Chritian Estrosi, elle avait quitté LR peu avant le premier tour des Législatives pour rejoindre Ensemble. Dans l'ancienne circonscription de Christian Estrosi, alors LR, les électeurs apparemment n'ont pas apprécié.

Loïc Dombreval (Ensemble), battu par Lionel Tivoli (RN) dans la 2ème circonscription

Dans les autres circonscriptions, à noter la défaite du sortant Loïc Dombreval dans la 2ème circonscription face au RN Lionel Tivoli (51,65% contre 48,35). Si l'on regarde les résultats commune par commune, il est possible de dire que c'est en partie l'abstention dans les villes qui l'a fait chuter (elle est montée à 64,72% à Grasse qui lui était favorable) ainsi que le vote rural. Dans la 3ème circonscription Philippe Pradal qui faisait face à un candidat la Nupes (le RN avait été éliminé au 1er tour) l'a emporté (57,44% contre 42,56%). Mais Enzo Giusti, s'est révélé et a réalisé finalement un bon score.

Dans la 4ème circonscription qui couvre Menton, le RN a remporté nettement le duel des Alexandra. Alexandra Masson, RN, a creusé l'écart du 1er tour, avec 56,2% contre 43,8% à Alexandra Valetta-Ardisson (Ensemble) sur un taux d'abstention plus élevé qu'au national (56,46% face à 54% en France). Le RN s'est aussi imposé dans la 6ème circonscription avec Bryan Masson, 25 ans, (51,35% contre 48,65% à Jean-Bernard Mion d'Horizons). Conseiller municipal à Saint-Laurent du Var, il a conservé l'avance qu'il avait obtenue au 1er tour dans cette circonscription où la députée sortante LR, Laurence Trastour-Isnard avait été éliminée le dimanche précédent).

 

Le triplé LR dans les 7ème, 8ème et 9ème circonscriptions

Dans les trois dernières circonscriptions, le LR garde ses sièges. Dans la 7ème, Eric Pauget l'emporte largement (58,84 % contre 41,46% à Eric Mêle d'Ensemble) et rempile pour un second mandat. Dans la 8ème Alexandra Martin, adoubée par le maire de Cannes David Lisnard, succède à Bernard Brochand sur un score "impérial" de près de 70 % (69,27% contre 30,73% à Jean-Valery Desens, Ensemble). Enfin l'indéboulonnable Michèle Tabarot va entamer un cinquième mandat  dans la 9ème circonscription, sur un score là aussi très large (63,06% contre 36,94% à Franck Galbert, RN).

La majorité absolue, hors de portée pour Emmanuel Macron

Au niveau national, le "tsunami" du second tour, pose beaucoup de questions. Les commentaires vont bon train ce matin autour de la capacité à gouverner la France avec cette nouvelle assemblée aux "sensibilités" si multiples. Une situation inédite dans la Vème République. La majorité absolue, dont le camp présidentiel rêvait dans la foulée de la réélection d'Emmanuel Macron, est désormais hors de portée : Ensemble ne remporte que 246 sièges, loin des 289 sièges qu'il lui aurait fallu.

A côté, trois blocs qui se sont déclarés clairement hostiles à la politique présidentielle et qui s'opposent parfois violemment entre eux : la coalition de gauche Nupes et ses alliés avec 142 sièges, le RN avec 89 députés (il n'en avait que 8 dans la précédente législature et multiplie sa représentation nationale par plus de dix !) et LR-UDI qui, avec 64 députés, a sauvé les meubles si l'on s'en réfère à son score présidentiel.

La France sera-t-elle "gouvernable" ?

Quelques grands traits de ce second tour ont été largement mis en avant dans les analyses politiques ce matin : un échec "cinglant" pour Emmanuel Macron qui aura bien du mal à faire passer les réformes promises et notamment celle des retraites ; une percée du FN qui n'avait pas été prévue de cette ampleur et qui signe l'avis de décès du Front républicain ; la Nupes qui devient la principale force d'opposition même si Jean-Luc Mélenchon ne pourra s'imposer comme Premier ministre ; le "raz-de-marée" RN qui a largement remis Marine Le Pen dans le jeu politique.

Et puis, encore cette fois, une progression de l'abstention montée à 53,77% hier (52,49% au 1er tour), tandis qu'une question est déjà posée : avec tous les risques de blocage qui apparaissent quelle sera la durée de vie de cette assemblée ? Aura-t-on à revoter à plus ou moins long terme ?

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