Les “anges du business” prennent leur envol

Posté mar 05/12/2006 - 06:25
Par admin

Les “anges du business” prennent leur envol

Peu reconnus par les professionnels du financement, souvent considérés comme fantaisistes, inconstants et peu fiables, les Business Angels (BA) prennent leur revanche en recevant un satisfecit de la part du ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et des professions libérales, Renaud Dutreil. Claude Rameau, président de France Angels, la fédération des réseaux de Business Angels, n’était pas peu fier d’annoncer devant près de 300 personnes le soutien inconditionnel du ministre lors de la Semaine des Business Angels qui se tenait la dernière semaine de novembre. "Notre activité est devenue très tendance, indiquait-il. Nous sommes dans le vent !".

 

Pour s’en convaincre, il annonçait l’obtention d’une déduction fiscale de 25% jusqu’à hauteur de 40 KE pour les BA, avec extension prochaine de cet avantage aux sociétés d’investissement constituées de Business Angels. Une deuxième avancée importante porte sur la garantie Sofaris qui peut atteindre 70% de l’investissement d’un BA. La garantie devrait concerner prochainement les SA et SAS de BA, dans le courant de l’année 2007. "Nous participons à la croissance des entreprises, lance Claude Rameau. En nous donnant une stature et un encadrement juridique mieux définis, nous devenons de véritables acteurs du développement local".

 

Travailler en réseau

 

De fait, mieux organisés, regroupés en réseaux régionaux, les Business Angels travaillent plus étroitement avec les acteurs du développement que sont les incubateurs et les pépinières d’entreprises. Financiers d’abord, mais également conseillers en stratégie, ils deviennent de véritables outils structurants de l’économie en complément des actions des pouvoirs publics. "Cette activité est une vraie passion", enchérit Arnaud Schleich, vice-président du réseau marseillais Provence Business Angels. "Car nous investissons d’abord sur des personnes physiques, des entrepreneurs, des hommes et des femmes qui se battent pour leur entreprise. En intervenant très en amont, nous prenons part très tôt au développement des entreprises et devenons souvent conseiller en stratégie. Mais pour limiter les risques, nous nous appuyons dorénavant sur notre réseau et préparons nos investissements collectivement".

 

Dans le Sud-Est, 4 réseaux sont déjà actifs et ont tous quatre tissés des liens étroits avec les structures publiques d’accompagnement au développement des entreprises, mais aussi des structures comme Paca Entreprendre, Oséo-Anvar, la Drire, Vivéris... Sophia Business Angels, le plus ancien des réseaux, est constitué pour moitié de personnalités françaises, et pour l’autre moitié de personnalités étrangères. Dans ce réseau, les investissements réalisés le sont tous dans des sociétés innovantes. Nice tient également son club d’investisseurs, Méditerranée Investissements, mais plus ouvert aux autres secteurs d’activité. Plus à l’Ouest, deux réseaux viennent de se créer cette année, Provence Business Angels à Marseille, et Sud Angels à Montpellier.

 

Professionnaliser le statut de Business Angel

 

"Notre objectif est triple", poursuit Claude Rameau. "D’une part nous voulons en un an multiplier le nombre d’investisseurs par deux dans chaque réseau. D’autre part, nous souhaitons que les montants investis soient plus élevés, ce qui signifie de co-investir dans chaque réseau ou avec d’autres réseaux locaux. Enfin, nous allons développer des partenariats avec l’AFIC et RETIS pour promouvoir notre statut".

 

Cette volonté de professionnalisation et d’immersion dans le tissu économique doit favoriser la croissance des Business Angels dans l’Hexagone, qui demeure encore très faible, face au développement massif de leurs confrères anglo-saxons. On en compte actuellement 4.000 en France, contre 40.000 en Angleterre, et 400.000 aux Etats-Unis. Par son dynamisme, France Angels en espèrent 10.000 en France d’ici fin 2009, et multiplie les initiatives dans toutes les directions.

 

Deux réseaux thématiques à portée internationale viennent d’être créés, l’un sur la biotechnologie, l’autre dans l’énergie. Un premier réseau de femmes Business Angels vient de voir le jour, un autre est en préparation pour réunir les anciens élèves des grandes écoles des Mines, X et Pont. Enfin, un statut de “Junior Business Angels” est sorti des cartons, permettant aux jeunes entrepreneurs d’investir des sommes modiques pour s’aguerrir aux techniques financières. Acteurs providentiels un temps, les Business Angels s’affirment aujourd’hui comme des acteurs structurés, organisés, et intervenants directs au développement économique des territoires.

 

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