LGV : consensus sur le tracé Marseille-Nord, Toulon-Nord, Nice Saint-Augustin

Posté ven 01/07/2005 - 00:00
Par admin

Alors que le débat public semblait devoir s'achever sur des positions inconciliables, un consensus s'est établi entre Christian Estrosi, président du conseil général et ministre délégué à l'aménagement du territoire et les sénateurs-maires de Marseille, Toulon et Nice.

Il était possible de penser que la décision d'implanter Iter à Cadarache, un grand équipement public structurant, aurait pu faire pencher la balance du tracé du futur LGV PACA vers le scénario "Nord d'Aix-en-Provence". Mais hier, c'est la solution Marseille qui, avant même la fin du débat public (le 8 juillet prochain), a fait l'objet d'un consensus, plutôt inattendu, entre le département des Bouches-du-Rhône qui tenait ferme sur un passage de la ligne par Marseille, le Var, qui voulait la desserte de Toulon et les Alpes-Maritimes qui poussaient jusqu'à présent la solution la plus rapide, c'est-à-dire celle d'un décrochage au nord d'Aix-en-Provence avec un Nice-Paris à 3h30.Volte-face au nom du réalismeHier, Christian Estrosi, ministre délégué à l'Aménagement du territoire et président du conseil général, s'est finalement rallié au scénario Marseille Nord. Sous le signe du réalisme, il a estimé qu'il fallait mieux perdre dix minutes sur le trajet Paris-Nice que de perdre dix ans ou beaucoup plus sur la construction de la ligne à grande vitesse (la traversée du pays d'Aix était notamment problématique en raison de l'opposition des agriculteurs et viticulteurs de ce secteur) . Un scénario consensus, soutenu par les maires des trois grandes métropoles Marseille, Toulon et Nice, s'est dégagé ainsi sur le tracé par Marseille-La Blancarde (ce qui pose cependant la construction d'une nouvelle gare souterraine à La Blancarde), Toulon-Nord La Pauline (ce qui évite la solution Toulon centre qui rallongeait le parcours d'un bon 10 minutes) et Nice-Saint-Augustin.Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, ne pouvait évidemment qu'applaudir. Quant à Hubert Falco, sénateur maire de Toulon, il s'est déclaré satisfait de cette solution. Maire de Nice, le sénateur Jacques Peyrat, qui avait déclaré lors de l'ouverture du débat public qu'il ne donnerait pas un sous si le Nice-Paris était au-delà de 4 heures, s'est finalement rangé au scénario Marseille. Il est vrai que, selon Christian Estrosi, le passage par Marseille Nord ne ferait perdre que 5 à 10 minutes au plus (en revanche un passage par Marseille centre, à Saint-Charles, la gare actuelle, rallongeait de beaucoup le parcours et mettait Nice, à 4h05 de Paris).Le débat public remis sur les railsCe ralliement au scénario dit à "un axe" (celui du prolongement de la LGV Paris-Marseille) passant par les deux autres métropoles PACA que sont Toulon et Nice, remet aussi le débat public sur les rails. A quelques jours de sa clôture, il semblait déboucher sur des positions inconciliables. Ce qui ne donnait guère de chance d'aller plus loin. Les prochaines étapes sont maintenant les réunions de synthèse dans les trois métropoles concernées (à Nice elle aura lieu le 5 juillet à 18 heures au palais des congrès Acropolis). En septembre, seront publiés au Journal Officiel les principes et conditions de poursuite du projet suivant les éléments dégagés par le débat public. La décision officielle de réaliser ou non le projet ne sera pas, quant à elle, prise avant le 8 décembre (le projet de LGV PACA est en concurrence avec ceux de Toulouse-Bordeaux, Lyon Turin, Bâle Belfort). Pour une réalisation qui, si elle intervient, se place à l'horizon 2015-2017.Le consensus, qui semble désormais bien établi, redonne ainsi au projet azuréen une bonne chance de concrétisation. Cela même si les jeux, comme l'a rappelé le président de la commission particulière du débat public, Philipe Marzolf, ne sont pas encore faits pour autant.

Ajouter un commentaire