La décision de faire passer la LGV Paris-Nice par le nord est-elle prise ? Oui a répondu ce week-end sur le ton de la confidence Eric Ciotti, président du Conseil général des Alpes-Maritimes dans l'émission "La voix est libre" sur France 3. A vrai dire, la confidence n'est pas nouvelle. En avril dernier, déjà, Michel Sappin, le préfet de la région Paca, avait déclaré que ce tracé nord, dit "tracé Côte d'Azur" se trouvait en pole position par rapport au tracé dit des "métropoles du sud" passant par Marseille et Toulon. Cela pour deux bonnes raisons : celle du coût (le tracé des métropoles du sud coûtant beaucoup plus cher en raison du passage en souterrain sur Marseille) et celle de la rapidité d'accès sur le Haut-Var et les Alpes-Maritimes, territoires qu'il s'agit de desservir en terme de grande vitesse.
Vive réaction alors côté Marseille, Aix et Toulon, le conseil général du Var menaçant même de se retirer du projet si le tracé nord prévalait, tandis que les viticulteurs de la région aixoise manifestaient bruyamment. Du même coup, initialement prévue mi-juillet, la réunion au cours de laquelle Réseau ferré de France devait présenter les tracés aux partenaires concernés na cessé dêtre repoussée. Elle n'a d'ailleurs toujours pas eu lieu. Et le projet de LGV semblait s'être endormi, en dépit des efforts de mobilisation des socioprofessionnels par la CCI Nice Côte d'Azur sur le thème "Cette fois les Azuréens ne feront pas une croix dessus ! (voir le site Web http://www.touspourlalgvcotedazur.fr/). La "confidence" d'Eric Ciotti aura donc eu comme premier mérite de reposer le débat et de clarifier les positions.
Côté Bouches-du-Rhône, les réactions, furibardes, ne se sont d'ailleurs pas faites attendre. Maryse Joissains, maire UMP dAix-en-Provence et présidente de la communauté du Pays dAix (CPA) a fustigé "larrogance" dÉric Ciotti, et a promis une guérilla juridique si le tracé nord était confirmé. Jean-Noël Guérini (PS), président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, a menacé : "le conseil général ne financera rien, ni les études ni les travaux" dun tracé qu'il qualifie de "contresens économique et en termes daménagement du territoire". Eugène Caselli (PS) président de la communauté urbaine de Marseille, a fait les mêmes menaces sur le terrain du financement : "si la LGV ne passe pas par le territoire de Marseille, Marseille Provence Métropole na plus de raisons dêtre cofinanceur". Quant à Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille, il a déclaré préférer attendre une annonce officielle de l'Etat pour s'exprimer.
Hier ainsi, à l'occasion des vux à la presse au Conseil général, Eric Ciotti est revenu sur ce dossier. "Avec Christian Estrosi, nous avons reçu jeudi dernier à Nice, les pilotes de RFF (Réseau Ferré de France). Ils nous ont présenté l'équation : 11,5 milliards d'euros pour le tracé des métropoles du Sud et 8,5 milliards d'euros pour le tracé nord qu'il passe par le nord ou le sud d'Aix-en-Provence. Qui financera ces 3 milliards d'euros supplémentaires, en sachant que les collectivités territoriales seront appelées à contribuer largement ? Ce que j'ai dit aussi sur France 3 c'est ma certitude que le tracé nord sera choisi. Cela pour des raisons budgétaires. S'y ajoute le fait qu'Iter sera desservi et qu'il y a moins de nuisance à l'environnement". Il est important de décider aujourd'hui, rappelle Eric Ciotti. "Le chantier de la LGV va durer de 10 à 12 ans. Il pourrait être même accéléré si Nice est choisi pour les JO 2018. Mais chaque jour de perdu, va le retarder d'autant."
Lire aussi l'article du quotidien La-croix.com : "Les passions se rallument sur le tracé du futur TGV Paris-Nice"
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