LGV : le débat public va s'ouvrir sur un bras de fer Nice-Marseille

Le débat public sur la Ligne à Grande Vitesse Provence Alpes Côte d’Azur, du 21 février au 21 juin, sera lancé autour de trois scénarios dont un axe direct Côte d'Azur qui a la faveur de Nice et un axe unique par Marseille que soutient fermement Aix-Marseille.

Le projet de Ligne à Grande Vitesse Provence Alpes Côte d’Azur va prochainement s'engager tout doucement sur les rails même si les grandes options initiales (le passage par Marseille ou l'axe Côte d'Azur) font toujours l'objet de discussions âpres entre Marseille, Toulon et Nice. Préalable au démarrage, le débat public sur le projet sera ouvert dans les Alpes-Maritimes du 21 février au 21 juin 2005. Philippe Marzolf, Président de la Commission Particulière du Débat Public et Bernard Gyssels, chef de projet LGV PACA, sont venus présenter vendredi à Nice, à la fois les scénarios retenus ainsi que les grandes dates de la consultation.Indépendante du Maître d’Ouvrage et de l’Etat, la CPDP intervient pour informer le public et pour favoriser sa participation aux nombreuses réunions programmées dans notre région. Concernant le projet de LGV PACA, une commission particulière du débat public a été créée. C'est elle qui est chargé d'organiser jusqu'à fin juin toute une série de présentation du projet et de débats afin d'informer le public, de lui permettre de s'exprimer et d'apporter ainsi au maître d'ouvrage un éclairage sur les réactions avant qu'il ne prenne ses décisions finales.Pour la LGV PACA, une vingtaine d'options ont été initialement envisagées. Autour de ces options, trois scénarios ont été mis en avant et approfondis. L'objectif est de placer Nice à moins de 4 heures de Paris (les trois options mettent Paris de 3h40 à 4h05 au départ de Nice contre 5h30 aujourd'hui). Le coût estimé, suivant les scénarios, oscille entre 5 et 8 milliards d'euros.Toutes les indications sur les 20 options regroupées dans les trois scénarios sur le site du débat : "Les scénarios étudiés".- Le prolongement à partir de Marseille, via Toulon. Une des trois options consiste à prolonger la LGV Méditerranée qui arrive à Marseille. Dans ce cas de figure, la LGV PACA n'irait pas jusqu'à la gare Saint-Charles actuelle, ce qui les obligerait à revenir en arrière. Elle bifurquerait au nord de Marseille pour gagner en souterrain et en surface une gare souterraine qui pourrait être sous la gare de la Blancarde. La LGV filerait ensuite sur Aubagne, continuerait au sud de la Sainte-Baume, s'arrêterait sur Toulon Nord puis foncerait sur la Côte d'Azur. Nice serait à 4h05 de Paris et à 1 heure de Marseille (2h20 aujourd'hui).C'est la solution que pousse Marseille faisant valoir la possibilité d'un maillage européen avec un axe LGV Barcelone Milan. Nice en revanche, estime que le rallongement du temps de parcours en passant par Marseille serait rédhibitoire. Au-delà de 4 heures de trajet a réaffirmé dans le quotidien Les Echos aujourd'hui, mardi, Jacques Peyrat, sénateur maire de Nice, la LGV ne vaut plus le coup pour la Côte. Nice et la CANCA ne mettraient pas un sous dedans.- Un décrochage au sud d'Aix sur Toulon et Nice. Dans la seconde option, le LGV PACA ne passerait pas par Marseille. Un décrochage se ferait au sud d'Aix-en-Provence et reprendrait ensuite le même tracé que pour le premier scénario. Nice serait à 3h45 de Paris et à 1h10 de Marseille.- Une liaison directe Aix-Nice et deux décrochages sur Marseille et Toulon. La troisième solution approfondie c'est un décrochage plus en amont, au nord de la gare TGV d'Aix-en-Provence avec une liaison directe sur Nice et deux décrochages vers Marseille et Toulon. Le tracé suivrait alors l'A8, descendrait un peu plus vers le sud à la hauteur de Saint-Maximin pour rapprocher Toulon, puis filerait sur la Côte d'Azur. Paris serait alors à 3h40 de Nice. Cette dernière solution, comme le montrent les études préalables, est évidemment celle qui serait la plus favorable au trafic azuréen (2 millions de voyageurs annuels supplémentaires par rapport aux trafics en référence).Concernant le débat public, tous les éléments se trouveront sur le site www.debatpublic-lgvpaca.org. Il sera possible d'y participer notamment par contributions écrites, par questions-réponses sur Internet et lors des réunions publiques. La réunion de lancement dans les Alpes-Maritimes aura lieu à Nice le 3 mars.