LGV : Nice regarde vers Gênes et l'Italie

Posté lun 17/01/2011 - 11:15
Par admin

Et si le raccordement de Nice au réseau à grande vitesse européen se faisait d'abord vers l'Est, vers l'Italie toute proche ? Car le projet LGV Côte d'Azur aujourd'hui, tel qu'il a été monté (avec un tracé des métropoles du sud et un passage par une gare souterraine à Marseille qu'il faut encore construire) semble complètement enlisé vu son coût (autour de 15 milliards d'euros!) en regard de la situation financière actuelle. Le préfet de Région Paca, Michel Sappin, lors de son départ en fin d'année dernière avait d'ailleurs parlé de déception et s'était montré très pessimiste sur "le devenir d'une ligne qui aurait fait avancer la région".

 

D'où l'intérêt tout particulier accordé à la proposition de la maire de Gênes Marta Vincenzi de raccorder Nice à la future ligne à grande vitesse Gênes-Vintimille. Une proposition qui a pu être approchée à l'occasion d'une rencontre entre les deux métropoles lundi dernier villa Masséna à Nice.

 

Un élément du futur "Arc Latin" Gênes-Barcelone à grande vitesse

 

En cours de réalisation, le doublement de la voie ferrée entre Gênes et Vintimille est prévu pour un achèvement à l'horizon 2018-2020. Il permettra la circulation de trains à 200 km/h. L'idée est donc de raccorder la future gare multimodale de Nice à Vintimille et de mettre ce tronçon aux normes du train à grande vitesse italien. Un peu plus de 30 km de ligne à réaliser qui mettraient Nice à 1 h 15 de Gênes à la fin de la décennie (2 h 30 aujourd'hui) et à 3 h 30 de Milan (5 heures actuellement).

 

Autant de kilomètres qui, vu la géographie, n'en représentent pas moins un coût important : entre 700 millions et un milliard d'euros. Pour préciser cette option, Christian Estrosi, maire de Nice et président de Nice Côte d'Azur, a demandé à ce que les crédits mis de côté dans le cadre du projet de la LGV-Paca puissent être débloqués afin de lancer les études nécessaires à l'aménagement des voies Nice-Vintimille. Une option qui, souligne Eric Ciotti, président du Conseil général, ne remet pas en cause le projet de LGV Paca. La jonction avec l'Italie serait l'un des éléments d'un réseau ferroviaire de l'arc latin, qui relierait Gênes à Barcelone à grande vitesse. Le chantier pourrait aussi bénéficier du financement de l'Europe, ainsi que de l'Etat français, des collectivités et peut-être de l'Etat monégasque.

 

Un accord d'intention a été ainsi signée entre Nice et Gênes (il doit encore être soumis aux élus des deux métropoles) tandis que des contacts seront pris avec les différentes instances (ministres des Transports des deux pays, Réseau Ferré de France et son homologue italien, RFI) pour mettre le projet sur les "rails". Un soutien a déjà été reçu de Gaston Franco. Député européen et maire de Saint-Martin-Vésubie, il compte monter un groupe de pression avec d'autres députés français, italiens et espagnols du groupe PPE pour sensibiliser Bruxelles au projet de LGV Barcelone-Gênes qui inclurait entre autres la partie Nice-Vintimille.

 

"Grotesque" raille Patrick Allemand, président du groupe "Changer d'ère"

 

L'opposition municipale niçoise, quant à elle, n'est pas du tout convaincue par cette nouvelle perspective. Dans un communiqué, Patrick Allemand, président du groupe "Changer d'ère", n'avance qu'un seul mot pour qualifier le projet LGV Nice-Gênes : "grotesque". "Avec Christian Estrosi, chaque jour réserve son lot de surprise…, écrit le leader PS, vice-président de la région Paca. "Avec ses collègues maires de Marseille et de Toulon (Jean-Claude Gaudin et Hubert Falco), il a promis au plus tard en 2023 la LGV Nice-Marseille, et s’est entendu avec eux sur le tracé dit "des métropoles" auquel la Région n’a pas fait obstacle".

 

"Tous les trois ont été ministres de l’aménagement du territoire et pourtant ce dossier en est toujours au financement des études. On attend toujours avec intérêt comment ils vont financer les surcoûts très importants de ce tracé liés au passage sous Marseille et sous Toulon. Et aujourd’hui, Christian Estrosi lance un projet de LGV Nice-Gênes ! C’est tout simplement grotesque. Chaque jour, notre ville perd de son crédit au plan national et international à cause de la mégalomanie de son maire. Ce projet est une énième preuve de sa folie des grandeurs et une diversion pour masquer son échec sur la LGV Sud-Est. En l’état, sans la ligne Nice-Marseille nécessaire à la construction de l’arc Méditerranéen Barcelone-Gênes, la ligne Nice-Gênes serait un contre-sens économique".

 

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