LGV Paca : le tracé "Côte d'Azur" revient en pole position

Posté mer 25/06/2008 - 11:45
Par admin

LGV Paca : le tracé "Côte d'Azur" revient en pole position

Nice-Paris en 3h35 avec la LGV Paca contre 5h30 aujourd'hui ? C'est ce qui semble se dessiner avec le choix d'un tracé qui s'orienterait vers un embranchement direct vers Nice à partir de la gare TGV d'Aix en Provence, tracé qui éviterait ainsi le détour par Marseille. Fin 2005, après les débats de l'enquête publique, c'était un tracé passant par Marseille, Toulon et Nice qui avait fait l'objet d'un consensus des élus de la Paca et semblait devoir l'emporter. Cela plus particulièrement à la demande pressante de Marseille. Du même coup, ce trajet moins direct par Marseille rallongeait le parcours Paris-Nice de plus d'une vingtaine de minutes et le mettait autour de la barre des 4 heures.

 

Michel Sappin, préfet de Région, en faveur du tracé évitant Marseille

 

Pourtant ce n'est pas cette question du temps de parcours qui semble avoir fait pencher la balance dans l'autre sens à moins de deux semaines d'une échéance cruciale, mais plutôt le surcoût du passage par Marseille. Réseau ferré de France (RFF) doit en effet remettre à l'Etat le 10 juillet prochain, les conclusions de ses études sur le parcours de cette future ligne. Et chaque camp bien sûr continue à soutenir son tracé. Le tracé littoral baptisé LGV "des métropoles du sud", qui desservirait Aix, Marseille, Toulon puis Nice, garde la faveur des élus de ces agglomérations. Le tracé Côte d'Azur piquant sur Nice à travers le haut Var est appuyé, quant à lui, par plusieurs associations. Ces dernières qui, en premier lieu étaient opposées au projet d'une LGV, estiment qu'en longeant l'autoroute A8 à travers le Var, ce tracé provoquerait moins de destruction à l'environnement.

 

Mais ce sont surtout des déclarations récentes du préfet de Région, Michel Sappin, qui ont donné un nouveau crédit à cette solution directe vers Nice. Michel Sappin, rapporte La Gazette des Communes, s'est prononcé en faveur du tracé évitant Marseille. "Il cumule les avantages de rapidité maximale vers le Haut-Var et les Alpes-Maritimes -c'était le but - et de desservir le golfe de St Tropez", a-t-il affirmé", selon le magazine. Et d'ajouter que ce tracé présente aussi l'avantage financier d'"éviter des travaux gigantesques", notamment une gare souterraine et un tunnel à Marseille, réduisant la facture de 1,5 à 2 milliards d'euros pour un projet sinon estimé à quelque 7,5 milliards euros.

 

Les deux conditions de Jean-Claude Gaudin

 

Colère immédiate évidemment de Jean-Claude Gaudin. Le maire UMP, qui craint de voir Marseille isolée de l'arc méditerranéen des lignes à grande vitesse, a d'abord dénoncé une "vision centralisatrice". Jean-Claude Gaudin est revenu pourtant peu après sur une position moins tranchée n'excluant pas que la gare TGV d'Aix, qui serait rebaptisée "Aix-Marseille-Provence", puisse desservir Marseille.

 

Dans un communiqué daté du vendredi 20 juin, Jean-Claude Gaudin a cependant rappelé en préambule "que le seul tracé concevable est celui des "métropoles" parce que les hommes et les activités qu’il faut desservir sont là". Et il posé deux conditions à "un tracé desservant la Gare de l’Arbois, qui serait rebaptisée à cette occasion "Aix-Marseille Provence". "D’abord, qu’il soit bien confirmé que ce tracé réaliserait un gain de 23 minutes sur le parcours Paris-Nice et une économie d’1,7 milliard par rapport au passage par Saint-Charles ou la Blancarde. Et surtout, à condition que ce tracé s’accompagne de la réalisation simultanée de la desserte en transport en commun en site propre de Marseille vers l’aéroport, la gare T.G.V. de l’Arbois et Aix-en-Provence. Moyennant quoi, ce tracé des métropoles serait le choix du réalisme, de la rapidité et comblerait aussi le retard d’infrastructures des transports en commun de l’agglomération marseillaise", conclut Jean-Claude Gaudin

 

Les jeux ne sont pas fait pour autant même si Michel Vauzelle (PS), le président de la région Paca s'est lui aussi montré favorable au tracé Côte d'Azur "pour des raisons financières et techniques" et cela d'autant plus que 60% du projet devrait incomber aux collectivités locales. Le 10 juillet, RFF présentera donc les deux scénarios, Métropoles du Sud et Côte d'Azur, assortis de quatorze variantes. Le ministère des Transport aura ensuite à trancher au second semestre. Il restera encore cinq ans pour affiner le tracé retenu pour des travaux qui débuteraient d'ici 2020. Si toutefois les élus arrivent à faire taire leurs divergences et à s'accorder sur un des deux tracés…

 

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