L'Hôpital de Grasse ne veut pas être le grand oublié du Ségur de la Santé

Pas assez endetté pour bénéficier des aides liés au désendettement d'un côté et de l'autre, parti trop tôt pour le soutien aux nouveaux projets : Grasse, qui a lancé en 2021 un vaste programme de rénovation de son hôpital pour 35,6 M€, estime être lourdement pénalisé dans les dotations accordées par le Ségur de la Santé. Une demande de révision est engagée auprès de l'ARS PACA, chiffres à l'appui.

Hôpital Grasse

L'hôpital de Grasse serait-il le grand perdant azuréen du Ségur de la Santé ? Grasse, qui investit plus de 35 M€ dans la rénovation de son hôpital, aurait-il été pénalisé pour sa rigueur budgétaire ? Quelques chiffres expliquent le sentiment d'injustice ressenti par Grasse et son hôpital à propos des subventions allouées par le dernier Ségur de la Santé. Ils ont été avancés par le maire Jérôme Viaud lors d'une conférence de presse donnée en compagnie de la députée du Cannet Michèle Tabarot et ont été repris hier soir par Jérôme Viaud, invité de l'émission Azur Politique de BFMTV. Ils appuieront aussi une intervention engagée auprès de l'ARS (Autorité Régionale de Santé) pour demander une révision du montant attribué. (Photo DR : un grand programme de rénovation engagé pour le Centre Hospitalier de Grasse).

"Le CHG a obtenu une aide de 1,95 M€ car l'établissement enregistre un faible niveau d'endettement (5,3 M€ en 2021)", rappelle le maire de Grasse. Et de renvoyer sur les montants d'aides "assainissement des finances" accordées par le Ségur avec 125,7 M€ pour le centre hospitalier universitaire de Nice, 23,4 M€ pour la CH de Cannes Simone Veil ou encore 5 M€ pour le CH Antibes Juan-les-Pins. Le tout dans un montant total d'investissement en PACA de 743 M€ pour "restaurer les capacités financières des établissements en situation de surendettement".

Pour Jérôme Viaud, il ne s'agit évidemment pas de contester ce qui a été accordé aux autres établissements du département mais de regretter que Grasse n'ait pas été doté à la même hauteur. Il explique sa position. "Grasse a engagé un gros programme de rénovation de son hôpital avec 35,6 M€ pour la construction d'un nouveau bâtiment des urgences et de l'imagerie ainsi que la restructuration du bloc opération , opérations qui seront livrées respectivement en 2023 et 2025. Mais si ce programme a pu être subventionné par l'Etat à hauteur de 3,5 M€ dans le cadre du Fonds d'intervention régional, il n'a pas été éligible au Ségur de la Santé car il a été initié en 2021. Or nous avons besoin d'être accompagnés à très court terme pour anticiper au maximum une dégradation des ratios financiers."

C'est déjà pour ne pas faire enfler l'endettement, que Grasse avait financé en partie la rénovation de son hôpital en vendant le "Petit Paris", son unité de soins longue durée pour 7 M€. Mais dans le Ségur de la Santé, il se trouve aujourd'hui pris en tenaille : pas assez endetté pour bénéficier des aides liés au désendettement d'un côté et de l'autre parti trop tôt (en 2021) pour "le soutien aux projets permettant de transformer l'offre de soins".

D'où cette intervention auprès du Directeur général de l'ARS PACA pour demander une réévaluation et réparer ce qui est considéré comme une profonde injustice. "Le Centre Hospitalier de Grasse ne peut pas être le grand oublié du Ségur de la Santé avec des subventions représentant moins de 0,3% des dotations prévues pour notre région, alors qu'il porte un grand projet de modernisation qui va impacter durablement ses finances" résume Michèle Tabarot. A suivre.

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