Ligne Nouvelle Ferroviaire : l'abandon du projet niçois se précise

Posté ven 28/06/2013 - 12:29
Par admin

Le rapport de la Commission Mobilité 21, rendu hier au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, consacre la fin du tout TGV et met l'accent sur l'entretien des réseaux existants et l'aménagement des "nœuds ferroviaires dont celui de Marseille. La ligne Nice-Le Muy n'apparaît plus à l'horizon 2030 des investissements de transport.

Ligne Nouvelle Ferroviaire : l'abandon du projet niçois se précise

Le deuil de la ligne à grande vitesse de la Côte d'Azur était déjà largement annoncé. Les rumeurs quant aux conclusions de la Commission mobilité 21 étaient claires : la partie Nice-Le Muy, rebaptisée Ligne Nouvelle Ferroviaire, était renvoyée au mieux à l'après-2030. Des rumeurs qui ont été confirmées hier à l'occasion de la remise officiel du rapport sur les infrastructures de transport au Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Un rapport dont il a repris les conclusions à son compte et qui signe un changement de cap : la priorité désormais est à l'entretien des réseaux existants et non plus aux lignes à grande vitesse. La réalisation d'une seule LGV a été préservée avant 2030 : le Bordeaux-Toulouse.

La fin du tout TGV... et des espoirs d'un désenclavement ferrovaire de la Côte

C'est aussi la fin du tout TGV et des espoirs de relier Nice à Paris par rail en 4 heures. Exit aussi l'idée de placer la Côte d'Azur dans le réseau européen des trains à grande vitesse. En revanche, le rapport insiste sur l'aménagement des "nœuds ferroviaires", destinés à désengorger le trafic des trains de banlieue et des grandes gares. Des chantiers qui concernent, entre autres, la gare Saint-Charles à Marseille ainsi que celles de la Part-Dieu à Lyon ou de Saint-Lazare à Paris.

Deux scénarios ont été dessinés par la commission Mobilité 21 avec des hauteurs de budget différentes. Le premier, plus "pessimiste" sur les financements est bâti sur un investissement de 10 milliards d’euros à l’horizon 2030. Le second scénario, "plus ambitieux", consacrerait de 28 à 30 milliards d'euros aux infrastructures de transports d’ici 2030. C'est cette option que Jean-Marc Ayrault devrait proposer le 9 juillet prochain, option qui inclut le traitement du nœud ferroviaire de Nice.

La grosse déception des élus et responsables économiques azuréens

Les rumeurs de l'abandon du projet niçois de ligne nouvelle Nice-Le Muy, projet qui avait fait l'objet d'un consensus régional, avait déjà suscité des réactions des élus des Alpes-Maritimes. Christian Estrosi, député-maire, président de Nice Côte d'Azur, Eric Ciotti, député et président du Conseil général, la CCI Nice Côte d'Azur de Bernard Kleinhoff, l'UPE 06 d'Yvon Grosso avait vivement réagi contre cette mise à l'écart de Nice.

Quant à Patrick Allemand, premier vice-président de la région PACA, s'il n'avait pas commenté les rumeurs, il s'est déclaré très déçu à la remise officielle du rapport. Voici son communiqué.

"Je ne peux que faire part de ma déception et de ma colère en apprenant que la commission mobilité 21, n’a pu retenir parmi les priorités nationales l’intégralité du projet de nouvelle ligne ferroviaire entre Nice et Marseille.

En effet dans le premier scénario, celui où serait investi d’ici à 2030 entre 8 et 10 milliards d’euros, seule la traversée souterraine de la gare Marseille Saint Charles et la vallée de l’Huveaune ont été retenues.

Ce n’est que dans le second plus ambitieux (entre 28 et 30 milliards d’euros) que l’intégralité de la nouvelle ligne ferroviaire pourrait être prise en compte avant 2030, ce qui serait un scénario très volontariste dans le contexte budgétaire actuel.

Ainsi le désenclavement de Nice par la grande vitesse, après avoir été sacrifié dans les années 90 par une droite incapable de mettre d’accord sur un tracé se trouve une génération plus tard, retardé à nouveau par la crise des finances publiques, héritée d’une droite sarkozyste qui a creusé le déficit de 600 milliards supplémentaires.

Néanmoins s’agissant uniquement du rapport d’une commission, la décision finale relevant de l’arbitrage du Premier Ministre, je vais écrire à Jean-Marc Ayrault en insistant sur certains arguments, plaidant en faveur de ce projet important pour Nice."

Ajouter un commentaire