Lucent et Nortel en suspens sur Sophia
L'annonce de nouvelles suppressions d'emplois à l'échelon mondial chez Lucent et chez Nortel, vient renforcer les menaces de disparition des sites sophipolitains des deux équipementiers nord américains, sites déjà fortement contractés depuis deux ans.
Lucent qui, dans un énième plan, devrait supprimer 10.000 emplois supplémentaires dans le monde d'ici 2003 et Nortel, qui a décidé la suppression de 7.000 emplois supplémentaires : tombées il y a quelques jours, ce sont là deux sombres nouvelles qui ont jeté un froid sur Sophia. Dans la technopole, la question désormais est posée d'une probable disparition des implantations des deux équipementiers nord américains.
Sur le plan mondial, Lucent est passé de 106.000 employés en 2000 à 56.000. Il tombera à 50.000 en septembre après le plan de réduction de 6.000 emplois décidé il y a quelques mois. Mais ce n'est pas fini. Selon le Wall Street Journal, la direction de la compagnie estime que les effectifs devraient descendre autour de 40.000 en 2003, soit 10.000 suppressions supplémentaires. A Sophia, de restructuration en restructuration, l'avenir même de la présence de Lucent (120 personnes environ actuellement contre 300 il y a deux ans) semble de plus en plus fermé. Déjà redoutée par les salariés sophipolitains à l'annonce du dernier plan social mondial, la quasi disparition, sinon la fin de Lucent Sophia, pourrait intervenir d'ici la fin de l'année.
Chez Nortel, autre équimentier mondial dans la tourmente, l'ampleur de la contraction des effectifs est aussi impressionnante que chez Lucent. Le groupe canadien, qui vient de réviser en baisse de 10% son objectif de chiffre d'affaires pour le 3ème trimestre 2002, envisage 7.000 nouvelles suppressions de postes. L'effectif mondial était de 94.500 personnes en 2000. Il s'établirait à 35.000 d'ici la fin de l'année. Alors qu'il était envisagé l'été dernier, lors de la grande restructuration, de garder sur le site de Sophia environ un tiers des effectifs (soit de 80 à 90 personnes contre 270 début 2001), ce scénario pourrait être revu encore à la baisse avec une disparition pure et simple de l'implantation sophipolitaine.
Avec Marconi, qui a annoncé en juillet la fermeture de son site e-marketing d'ici la fin de l'année (une vingtaine de salariés), ce seraient trois des cinq équimentiers télécoms mondiaux qui disparaîtraient de Sophia presque dans le même temps. Sombre rentrée.