Mamac de Nice : polémique ouverte autour des "cochons tatoués" de Wim Delvoye

Les cochons tatoués de Wim Delvoye que le Mamac de Nice (Musée d'art moderne et d'art contemporain) expose depuis samedi ont suscité l'ire des défenseurs des animaux. Ces sept cochons tatoués et naturalisés constituent l'un des volets de "Dessins & Maquettes", exposition consacrée à l'artiste belge (les maquettes gothiques et les torsions elliptiques du Christ en croix, les deux autres volets, n'ont pas suscité quant à eux la polémique). Ainsi une pétition a-t-elle été lancée sur Internet pour dire " Non au tatouage sur des cochons vivants" et demander le retrait de cette partie (l'exposition est programmée jusqu'au 23 mai).

Une lettre ouverte aux élus niçois

Vice-président national du MEI, en charge de la Condition Animale, Didier Le Gall a adressé une lettre ouverte aux élus niçois. "Wim Delvoye, écrit-il, est un artiste belge, qui, dans un moment de grande créativité a eu l'idée de faire tatouer des cochons vivants sur tout leur dos. Pour ce faire il a acheté une ferme en Chine (pays déjà hautement réputé pour sa cruauté et sa maltraitance animale), afin d'avoir du "support" pour ses créations, à volonté !!!! Pour légitimer ses "oeuvres" il explique que "les cochons ne sont tatoués que deux heures par semaine, afin de ne pas les traumatiser"..... Ensuite, le tableau achevé et l'animal par la même occasion, soit il fait tanner la peau tatouée, soit il fait "empailler" l'animal entier (c'est mieux pour se rendre compte....)."

Et de rappeler que "Shanghai, en 2008, a interdit à un certain M Wim Delvoye de venir présenter ses "oeuvres" à la foire d'exposition d'Art Contemporain, les propriétaires de la galerie ayant porté plainte trouvant son exposition malsaine". "La ville de Nice serait-elle moins sensible au sort des animaux que ne l'est Shanghai?" questionne Didier Le Gall, regrettant que "le MAMAC ouvre grand ses portes à ce même "artiste" qui ne trouve pas mieux que de considérer les cochons comme étant de simples objets à recouvrir d'encre et à tuer pour en exposer la peau ou les corps empaillés".

Les porcelets "anesthésiés pour être tatoués"

De son côté le MAMAC réfute toute cruauté de l'artiste envers les animaux. "Sauvés de l’industrie agro-alimentaire, les porcelets sont anesthésiés pour être tatoués. De leur vivant, les bêtes sont choyées, traitées comme des stars, libres de leur mouvement et filmées en continu. Une fois mortes, elles sont naturalisées. Bien que la démarche de l’artiste puisse être perçue comme dérangeante voire provocatrice, elle sert néanmoins à poser le débat sur la question de l’exploitation animale", explique le musée dans un communiqué. La polémique n'en est pas moins ouverte.

+d'infos

Voir sur le site du web du Mamac, la présentation du travail de Wim Deloye, un artiste dans la tradition de l'art flamand représentée par Jérôme Bosch, Pieter Bruegel, James Ensor, Félicien Rops, René Magritte, Jacques Lizène, Marcel Broodthaers. Des artistes qui, dans leur temps, ont aussi quelque peu bousculé bien des tabous et interdits religieux.