Marc Pajot, quel est votre sentiment sur cet Antibes Yacht Show ?
Le positionnement de ce salon autour du brokerage, ce mot anglo-saxon qui veut dire vente de bateaux d’occasion, est très important et répond à un véritable besoin, surtout dans cette avant saison. En période de crise comme aujourd’hui, il y a des personnes qui sont obligées de vendre leurs bateaux et l’offre est importante et très intéressante sur ce marché du bateau d’occasion, qu’il soit grand, moyen ou plus petit.
Vous venez de vous implanter à Cannes. C’est un lieu idéal pour cette activité ?
Depuis que j’ai arrêté la compétition il y a une dizaine d’années, j’ai eu une première implantation à Saint-Tropez et aujourd’hui j’ai la chance d’avoir un bureau au Port Canto. C’est la Côte d’Azur qui est un joyaux au niveau mondial qui permet d’exercer mon activité tant sur la vente de catamarans, de voiliers classiques ou de motor yachts.
Outre votre expérience, quel est le plus que vous apportez à votre clientèle ?
La partie conseil est celle qui me passionne le plus. Faire le bon choix au bon prix, c’est ce qui m’anime. Grâce à Internet, il y a beaucoup d’offres sur le marché mondial, mais il y a beaucoup de pièges à éviter. Comme le bateau est avant tout une activité de loisirs, il faut que cela reste un plaisir avec tous les services autour.
Sur Antibes, vous êtes le conseiller sur l’aménagement du Port Vauban. Où en est le projet ?
Pour avoir beaucoup voyagé et vu beaucoup de ports et de marinas, le port Vauban, qui est le premier en Europe pour la plaisance, a aujourd’hui besoin d’être revu et agrandi. Une première partie au niveau du chantier naval, sera réalisée d’ici la fin de l’année. J’espère qu’ensuite un aménagement pour les grands yachts pourra se mettre en place. Pour moi, la construction d’une nouvelle digue est souhaitable car il faut savoir aller de l’avant avant que les autres ne prennent notre place. Il faut continuer à faire briller ce joyau et garder ces grands yachts qui viennent à Antibes.
Vous vous intéressez toujours à la compétition. Vous avez participé à la Coupe de l’America, quel est votre sentiment sur la nouvelle formule ?
J’y suis très favorable puisque j’ai gagné en 1982 la Route du Rhum sur un catamaran. Que la Coupe de l’America se courre aujourd’hui en catamaran, c’est pour moi l’évolution d’une vie. Ces bateaux sont beaucoup plus fun et plus rapides. Le spectacle en sortira gagnant même si, en période de crise, c’est difficile d’avoir un grand nombre de participants. Mais la Coupe de l’America est unique et, pour avoir atteint deux fois les demi-finales, je sais que cela reste le rêve de beaucoup de navigateurs.
Quelles sont les chances françaises dans cette épreuve ?
Les frères Peyron sont maintenant les seuls français en lice pour défendre nos couleurs. La particularité des équipes françaises, c’est de se positionner en outsiders puisque les finances sont toujours difficiles à réunir. Par contre, il y a un vrai savoir faire et une dynamique. Loïc Peyron est un vrai leader et je leur souhaite bon vent.