Marché du travail : la révolution de l'auto-entrepreneur

Posté jeu 22/01/2009 - 20:55
Par admin

Marché du travail : la révolution de l'auto-entrepreneur

Le nouveau statut d'auto-entrepreneur est une véritable révolution. C'est ce dont est persuadé Jean-David Rézaïoff, Président fondateur de la société Womup, 1er éditeur de places de marché d’informations entre internautes avec des sites comme www.creabusinessinfo.com, www.touraine-infopro.com et www.womzone.com. Niçois monté à Paris, Jean-David Réazaïoff dévoile, dans une "Tribune libre", les importantes répercutions qui, selon lui, vont s’opérer sur le marché du travail et dans notre relation avec les entreprises, relatives au nouveau statut de l’auto-entreprenariat effectif depuis le 1er janvier 2009 et créé par Hervé Novelli.

 

 

"LA REVOLUTION DU MARCHE DU TRAVAIL EST EN ROUTE !"

 

Même si la Loi de modernisation de l’économie investit peu à peu les rubriques et autres chroniques de nos médias, il est surprenant de voir le peu de bruit que provoque l’initiative de François Hurel, délégué général de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes et Hervé Novelli, secrétaire d’état chargé du commerce, de l’artisanat, des PME, du tourisme et des services. Il s’agit du régime de l’auto-entrepreneur qui est devenu effectif le 1er janvier 2009.

 

Grâce à ce nouveau régime, nous pouvons tous devenir, administrativement au moins, des "entrepreneurs" en s’acquittant d’une simple déclaration et bénéficier d’une gestion extrêmement simplifiée : vous avez de l’activité, vous payez des charges (exprimées en % du chiffre d’affaires), vous n’avez pas d’activité, vous ne payez rien ! Vous voulez arrêter, suspendre, reprendre votre activité d’entrepreneur, pas de problème, tout a été prévu !

 

Bref, un fonctionnement simple et transparent qui ouvre des perspectives extraordinaires. Dès à présent, le goût d’entreprendre, débarrassé de ses obstacles, va déferler en France et pouvoir enfin s’exprimer au gré des envies et des motivations de chacun.

Derrière l’idée du "tous entrepreneurs", se dessine une (r)évolution profonde des croyances et des représentations de l’entrepreneuriat dans notre pays.

 

Hier, la décision d’entreprendre sous-tendait un choix exclusif et binaire (j’y vais ou j’y vais pas) et donc difficile, voire douloureux. Demain, salariés en poste, fonctionnaires, retraités, étudiants, personnes sans emploi, etc. tous pourront s’essayer à la création d’activité, gommant ainsi le caractère inaccessible voire mystique qui entourait l’image de l’entrepreneur. On peut donc espérer que le statut d’auto-entrepreneur contribuera à revaloriser en France l’image même de l’entrepreneur et donnera envie et idée à un nombre croissant d’individus de s’engager dans cette l’aventure.

 

Ce nouveau régime va réveiller des vocations d’entrepreneurs qui sommeillaient en chacun de nous depuis longtemps. En effet, il est fort probable que l’auto-entreprenariat se traduira par un développement exponentiel du commerce entre particuliers, communément appelé C2C (consumer to consumer). Certes, cette loi va déjà permettre, dans un premier temps, de faire rentrer dans le rang "fiscal" les "particuliers" qui opèrent de façon régulière (et parfois significative) sur les places de marché d’achat et de ventes de produits et de services sur Internet. Mais l’enjeu est aussi le développement des offres de proximité qui peuvent être générées au-delà du Web. Le fait que ces échanges deviennent légaux va réveiller des vocations.

 

Vous avez une expérience et/ou une compétence particulière, devenez consultant ou formateur occasionnel. Vous cultivez vos propres légumes bio ? Vendez-en à vos voisins ! Vous connaissez quelqu’un qui est un as du petit bricolage ? Demain il interviendra chez vous pour installer vos nouvelles étagères !.... Les possibilités sont infinies, à condition que soient respectées les réglementations sectorielles en vigueur !

 

Quelles vont être les répercutions au niveau des entreprises ? Imaginons ainsi, que tout le monde commence à lancer sa "petite" activité. N’est-ce-pas là le début d’une vraie solution pour développer le pouvoir d’achat supplémentaire que l’activité principale n’est pas (plus) en mesure de garantir ? Quelles seront alors les répercutions au niveau de la relation entre employeur et salarié ? Ce dernier, disposant d’une alternative nouvelle, pourra alors dans certains cas, faire des choix qui lui permettront de "mieux" valoriser ses connaissances, ses compétences et donc son temps.

 

Les entreprises devront alors explorer de nouvelles voies de coopération pour tenter de recruter et de fidéliser les individus auxquels elles tiennent le plus. La demande de flexibilité risque de devenir croissante et les entreprises devront faire face à de nouvelles exigences : planning aménagé, télétravail, etc. En même temps, elles bénéficieront d’une plus grande flexibilité en s’entourant d’un "écosystème" d’auto-entrepreneurs susceptibles de lui apporter les compétences pointues et/ou ponctuelles dont elles ont besoin sans avoir à grossir leurs effectifs et à en assumer les charges qui y sont généralement associées.

 

Après le B2B, le B2C, le C2C, … le C2B (un individu qui offre une prestation de services à une entreprise) va voir le jour et vraisemblablement enregistrer un essor sans précédent. Face à cette évolution, les acteurs de l’intérim et du portage salarial vont devoir se "réinventer".

 

Comme toute nouvelle initiative, le développement des activités d’auto-entreprenariat va certainement nécessiter des améliorations et des ajustements au cours du temps : soyons patients et constructifs.

 

Mais dans un contexte économique très difficile, il est fort à parier que la loi d’Hervé Novelli va engendrer une vraie révolution dans le monde de l’entrepreneuriat : du pouvoir d’achat et de l’initiative pour les uns, du service pour les autres, de la flexibilité pour tous. Voilà la formidable promesse de cette initiative.

 

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