Menton : Marie et Jeannot Rolin pourront quitter ce soir les toilettes publiques
Le pouvoir des médias ! Il permettra à Marie et Jeannot Rolin, à Menton, de dormir ce soir dans une chambre normale et non plus dans le petit local de service des toilettes publiques. Mis au jour hier par Nice-Matin et repris aujourd'hui à 13 heures dans le Journal Télévisé de TF1, le cas de ce couple âgé, obligé de vivre dans les toilettes publiques depuis un an faute d'avoir pu trouver un logement, a ému la France entière.
Un cas qui était pourtant connu depuis quelque temps par les services sociaux de Menton. Et par la ville puisque, interrogé par le quotidien régional, le directeur général des services reconnaissait que Marie Rolin, était salariée de la ville (très petit salaire certes) et qu'elle tenait les toilettes publiques dans lesquelles il avait été accepté qu'elle y dorme avec son mari handicapé plutôt que de coucher dans la rue. Mais si son cas était bien estimé prioritaire, il n'y avait aucun logement disponible à lui proposer. On se demande d'ailleurs à quoi bon la loi DALO, les grandes envolées sur le droit au logement, si un cas aussi flagrant ne peut pas être réglé.
Depuis le JT de TF1 cependant, les choses se sont précipitées. Dans un communiqué de la préfecture, une solution est avancée. "A la demande du préfet, les services de la DDASS ont contacté ce couple pour l'aider à trouver immédiatement les moyens de quitter les lieux. Dès ce soir, ce couple sera logé dans une chambre d'hôtel. Il pourra être installé dès demain dans un appartement en rez-de-chaussée mobilisé par une association à la demande de la DDASS. Ce couple pourra ainsi attendre que lui soit proposé, avant la fin de l'année, un logement définitif."
A Menton, c'est la sénateur Colette Giudicelli, Vice-Présidente du Conseil Général 06, Conseiller bénévole pour le logement social à Menton, qui improvise une conférence de presse. Elle invite ainsi les médias à venir participer à un point presse aujourd'hui, jeudi 3 décembre à 17 heures "en Mairie de Menton concernant le cas de Monsieur et Madame Rolin". Il est 16 heures et on ne sait pas encore ce qui en sortira. Mais on pense que désormais sous le grand oeil des caméras, la ville devrait se montrer pleine d'attentions envers ce couple qui, par ailleurs, ne s'en est pris à personne et a juste montré l'endroit où il était contraint de vivre par nécessité.
On se réjouit évidemment pour Monsieur et Madame Rolin sur lesquels le malheur s'était méchamment acharné. Une solution a été trouvée. Enfin. C'est le principal. Mais on peut trembler devant l'indifférence générale qui a prévalu avant que les médias ne s'emparent de l'affaire et se demander : combien de cas du même ordre en dehors du champ des caméras?
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