Mercantour : "Les Alpes de la Mer" se lancent pour le Patrimoine Mondial

Le Parc du Mercantour et ses lacs de montagne : des paysages somptueux et une formidable biodiversité.

Après la Promenade des Anglais, il y a un an, et les parfums de Grasse cet été, c'est le Mercantour qui lance sa candidature au Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'UNESCO. Cette initiative était préparée depuis quelque temps. Elle a été officialisée lundi à Breil-sur-Roya à l'occasion d'une conférence. Sous le label "Les Alpes de la mer", la candidature recouvre les deux parties française et italienne du Mercantour : pour la France le Parc national du Mercantour, et pour l'Italie, le Parco Alpi-Marittime, le Parco Alpi Liguri, le Parco du Marguareis, la Provincia Imperia et l'aire protégée Jardin Botanique Hanbury. Les arguments portent principalement sur la géologie et les patrimoines exceptionnels qui en découlent : paysages, nature, culture.

Un "hot spot" majeur de la biodiversité méditerranéenne

Au total, ces "Alpes du Sud", couvrent 129 000 ha qui partent des hauts sommets (3.247 m pour le Mont Argentera en Italie) et descendent dans la fosse océanique de Méditerranée (-8 000 m sous l'eau au large de Villefranche-sur-Mer). Un contexte géologique unique, exceptionnel, qui fait notamment des Alpes-Maritimes, un "hot spot" majeur de la biodiversité méditerranéenne. Viennent s'ajouter à cela un patrimoine culturel, religieux, militaire original marqué par l'histoire, sans oublier des témoignages inestimables de la préhistoire.

Le projet de candidature a démarré en 2003, quand les deux parcs français et italiens ont confié à un bureau d'étude une mission d'assistance pour la candidature UNESCO et ont créé un comité de pilotage. Si de cette marche d'approche, il est ressorti que les gravures rupestres préhistoriques et les échanges, influences et voie de communication n'étaient pas forcément des arguments concluants pour un niveau mondial, en revanche un atout maître a été retenu : la particularité du site, lié au processus géologique qui a conduit à l'origine de la Méditerranée occidentale. Un processus parfaitement lisible sur le territoire.

Déjà inscrit comme "Bien naturel transfrontalier"

Le chemin qui mène au classement au patrimoine mondial de l'espace transfrontalier Marittime-Mercantour "Les Alpes de la Mer" commence. Il est loin d'être terminé. Depuis avril 2013, le site est inscrit sur la liste indicatives des Etats français et italien comme "Bien naturel transfrontalier", ce qui a permis de préparer l'acte de candidature de cette semaine. Ces actions de préparation devraient permettre d'être opérationnel l'an prochain sur les aspects plus scientifiques et notamment sur les limites exactes de ce Bien naturel, ainsi que sur l'identification des menaces pour son intégrité, sur les critères retenus et la Valeur Universelle Exceptionnelle, sur un plan de gestion.

Avec la perspective, in fine, de se retrouver dans la grande liste des merveilles du monde, aux côtés de la Grande Barrière de corail australienne, la Grande Muraille de Chine, le Kilimandjaro, ou encore, pour la France, du Palais et parc de Versailles, de  la Ville fortifiée historique de Carcassonne, des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France, du Mont Saint-Michel et de quelques autres sites fabuleux.