Michel Santinelli, au fil des ans, le Marché de la truffe s’est imposé comme un événement incontournable du pays grassois ?
C’est devenu un événement majeur et le lieu où la truffe est présentée sous sa forme la plus prestigieuse le samedi chez Jacques Chibois qui démontre tout le potentiel que l’on peut en tirer sur le plan gastronomique. Le Lendemain, au Rouret, on est plus dans la vulgarisation de la trufficulture avec la visite de notre champ expérimental où le grand public peut découvrir concrètement ce qu’est une truffière, tout en obtenant également des explications sur la technique de culture, mais aussi sur les mystères de la truffe noire : la tuber melanosporum.
Au Rouret, le public pourra également acheter des truffes ?
Notre motivation, c’est de donner à quiconque la possibilité d’acquérir de la truffe de qualité à un prix raisonnable et, après tout, avec 15 euros on peut déjà se faire plaisir. Nous donnons également des indications sur la façon de reconnaître une bonne truffe car il y a des pièges à éviter. Durant la période hivernale 4 sortes de truffes peuvent être présentées sur les marchés et, si elles sont mélangées, le consommateur non averti peut être trompé.
Au niveau du prix, il est encore trop tôt pour avoir une tendance ?
Ce que je peux vous dire, c’est que nous espérons une très belle année de production, à la fois en qualité et en qualité. Le problème du prix c’est que nous sommes sur un marché d’offre et de demande avec des prix qui fluctuent fortement. Par exemple, si la truffe est à 400 euros le kilo vers le 10 décembre, elle peut atteindre mille euros le 24 décembre, tout simplement parce que la demande a augmenté.
Pour en revenir au Rouret, la visite du champ expérimental est particulièrement intéressante parce que celui-ci rentre enfin en production ?
Effectivement, mais on ne le dit pas trop fort pour ne pas avoir de visiteurs indésirables. C’est surtout un champ sur lequel on fait des démonstrations pour expliquer comment travailler et où on forme des chiens truffiers qui aideront à ramasser les truffes.
Un champ expérimental dans un département qui met en œuvre un véritable plan pour développer la trufficulture ?
Aujourd’hui, nous en sommes à près de 180 hectares plantés dans le département. Le Conseil Général nous apporte une aide non négligeable en finançant 50% du coût des plants. Le Plan 1000 se propose de planter 1000 plans par an, ce qui représente 5 hectares.
L’accent est mis sur la qualité des plans ?
Oui, à la Fédération des trufficulteur nous menons un travail important au niveau de la recherche et nous avons maintenant des plans de très grande qualité. Mais le plan est une chose, après il faut avoir un sol propice à la culture de truffe et nous essayons d’aider les personnes qui veulent se lancer dans la trufficulture a bien choisir leurs sols et ensuite à utiliser les bonnes techniques de production. Après, il faut qu’elles s’arment de patience car il faut entre 12 et 15 ans pour arriver à un rythme de production.