Microélectronique et compétences : 2) les marchés porteurs

Quels sont les marchés qui tirent le secteur azuréen de la microélectronique. Antoine Garcia, fondateur d'AG Consulting, a profité de SAME pour interroger les acteurs. Télécommunications, informatique, automobile, électronique grand public, sécurité parmi les "moteurs".

Fondateur d'AG Consulting, cabinet de recrutement spécialisé dans les TIC à Sophia Antipolis, Antoine Garcia, a profité de SAME 2004 (Sophia Antipolis forum on MicroElectronics) qui a eu lieu début octobre au CICA pour rencontrer les principaux décideurs azuréens et faire un point complet sur la microélectronique azuréenne. A la lumière de SAME, il a pu ainsi préciser le contexte économique actuel, voir comment les acteurs locaux réagissaient, évaluer les tendances technologiques et définir les compétences et les profils recherchés par ce secteur. Second volet sur les secteurs d'activité qui tirent la microélectronique.Les télécommunicationsLe secteur des télécommunications devrait bénéficier d'une modeste croissance moyenne annuelle de 2,3% jusqu'en 2007. Si les téléphones mobiles ne sont plus fabriqués en France, les sociétés implantées dans notre pays vendront tout de même cette année plus de 30 millions de GSM, au moins sous forme de modules, et la croissance du secteur est accrochée à un taux de 20% pour les mois à venir. Les sociétés françaises liées au secteur sont sur une pente meilleure que la moyenne mondiale, vers 10 %. Un point relevé par Stephan Klinger, directeur du site d'Infineon Sophia (ce site d'Infineon travaille sur le GSM, l'UMTS et Bluetooth).L’informatiqueC’est un secteur désormais mature, un marché de renouvellement et de produits standards commercialisés à des prix relativement bas. Et l'innovation permet au mieux de justifier un maintien des prix. Les pouvoirs publics ont lancé, en France, le programme "Un portable par étudiant".Jacques-Olivier Piednoir, directeur du site de Cadence Sophia rappelle que "la microélectronique fournit aux constructeurs électroniques mais aussi à l’informatique : PC, portables PC, mobiles, bases de données".L’automobileL'électronique automobile tire son épingle du jeu. L'automobile réclame sans arrêt de nouvelles fonctions électroniques, mieux adaptées aux véhicules et plus faciles à intégrer. Le secteur de l'électronique automobile (presque 30 % de l'électronique française désormais) n'a pratiquement pas vu passer la crise en France et il est toujours sur une pente de croissance, quelle que soit la conjoncture propre à l'automobile. A noter : ne pas sous-estimer les dysfonctionnements des systèmes électroniques révélés récemment par les médias.Pour Pascal Peru, "le secteur microélectronique fournit des micro contrôleurs et intervient dans la sécurité des passagers et sécurité d’accès (le vol de voitures)".L’industrieL’industrie, marché de l'électronique d'importance significative (de l'ordre de 5 % de l'électronique française), est liée à la fois à l'investissement en général, aux grands programmes publics et au médical : la TVHD et le très haut débit.Pascal Julien (Europe Technologies), note que "parmi les projets avec l’industrie, nous développons des lecteurs de cartes à puces pour le pré-paiement des factures de gaz."Le grand publicLa croissance annuelle du marché des écrans plats (LCD, plasma) pour téléviseurs est moins importante que celle prévue. Les autres marchés à croissance « décevante », sont les consoles de jeux, les appareils photo numériques bas de gamme les lecteurs de DVD, les graveurs de DVD, les caméscopes (on attend les appareils haute définition) et les PC grand public (avec les cartes Wi-Fi). Dans ce secteur de l'audio-vidéo, la France n'a plus guère les moyens de se mettre en valeur.Mais Thomson mène toujours d'importants programmes de recherche dans notre pays, et l'arrivée de la TNT (Télévision Numérique Terrestre) d'une part en mars prochain et de la TVHD (Télévision Haute Définition) par satellite d'autre part en septembre 2005 devraient donner un coup de fouet à une industrie française qui compte encore six fabricants de décodeurs. Sans compter les décodeurs liés à la vidéo et au téléphone sur ADSL.Pierre Bricaud (directeur du site Sophia de Synopsys) estime aussi qu'"il y a actuellement un fort développement dans le « Room entertainement ». Une TV avec une antenne peut être reliée avec une 2ème, sans se brancher dans le mur (60 €). Aujourd’hui on envisage des réseaux dans la maison. Autrefois on ne l’envisageait que dans l’entreprise.Le marché de la sécuritéLa carte à puce française et les marchés qui lui sont liés ont aussi retrouvé des couleurs. Les croissances dépassent à nouveau le niveau des 20 %. Les programmes touchant la sécurité du territoire restent d'une actualité brûlante.Pascal Peru, note que "les cartes à puces concernent entre autres les cartes d’identité, les cartes vitale ( 2ème édition )"Le secteur militaireLe secteur militaire va incontestablement mieux, avec non seulement des commandes mais aussi des projets. La croissance n'est peut-être là que de l'ordre de 5 % l'an, mais la confiance revient.L'aéronautiqueL'aéronautique est aussi sur une pente de croissance lente, mais elle est en croissance et l'électronique y prend de plus en plus d'importance.Troisième volet à venir demain : la dynamique des acteurs et les tendances dans le domaine de la technologie. Quatrième volet mercredi sur les compétences recherchées par le secteur de la microélectronique azuréen.