Microélectronique : SAME veut aller plus loin

Posté ven 17/10/2003 - 00:00
Par admin

L'équipe des industriels azuréens de SAME ne veut pas en rester au succès du Forum. Pour Pierre Bricaud, son représentant (photo Une), il lui faut disposer d'un permanent afin de mener à bien CIM PACA. Un projet de Centre intégré mutualisé à 100 millions d'euros.

Ils étaient sur un petit nuage la semaine dernière les organisateur de SAME03 à l'issue de la 6ème édition du Sophia Antipolis MicroElectronic forum qui se déroulait au CICA. Le bilan avait de quoi réjouir : près de mille visiteurs, un nombre de participants plus élevé que l'an dernier aux panels et aux différentes sessions, un nombre d'exposants et de sponsors en hausse. SAME ainsi a bien montré qu'il s'inscrivait dans le paysage international de l'industrie des semi-conducteurs. C'est de plus en plus le lieu incontournable où l'on puisse avoir, sur deux jours, une vision complète de l'état de l'art de ce secteur en perpétuelle ébullition."Comme une start-up, nous avons besoin maintenant de fonds d'amorçage"Le groupe d'industriels azuréens, réunis dans SAME au sein du Club Hi-Tech peut estimer avoir réussi son pari avec l'aide de la CCI NCA qui a aidé l'association et a mis à son service une structure permanente. Mais au-delà même de l'organisation d'une manifestation internationale, le groupe de SAME vise plus loin. Avec Pierre Bricaud (Synopsys), Jacques Olivier Piednoir (Cadence), Gilles Garcia (IBM) et les autres, il a été l'un des acteurs majeurs d'un grand projet PACA actuellement en cours : le CIM PACA (Centre intégré de microélectronique). Un projet d'envergure (il se joue sur toute la région) de longue haleine et d'un montant global d'une centaine de millions d'euros."Nos partenaires dans CIM PACA sont venus à SAME et ont été impressionnés par le dynamisme de la microélectronique azuréenne et de ses industriels", note Pierre Bricaud, directeur du site de Synopsys qui mène le projet pour la partie Alpes-Maritimes. "Nous pourrions cependant comparer aujourd'hui notre situation à celle d'une start-up. Nous avons montré ce que nous pouvons faire en travaillant avec des bouts de ficelle. Mais nous sommes arrivés à un moment clé où nous avons besoin de fonds d'amorçage pour préparer le Business Plan qui nous permettra le démarrage."Production dans les Bouches-du-Rhône, conception sur la CôteEn clair, le groupe SAME, qui rassemble des bénévoles, a besoin désormais de moyens supplémentaires pour aller plus loin que l'organisation d'un salon et s'attaquer au projet de CIM PACA qui est déjà amorcé. Pour augmenter sa surface et jouer au niveau régional, SAME devrait rentrer prochainement dans le CREMSI, le Centre Régional d'Etude de Microélectronique sur le Silicium, créé en 1993, par les industriels de la micro-électronique, les universités et écoles d'ingénieurs de la région Provence Alpes Côte d'Azur, avec la participation et l'appui des collectivités territoriales. Cette entrée devrait se faire en gardant une autonomie financière et de décision pour ne pas casser les dynamiques déjà lancées. En ligne de mire le projet CIM PACA pour lequel Pierre Huon, ancien d'IBM et ancien Pdg de la start-up Tachys, est chargé de mission jusqu'à la fin de l'année.Il s'agit d'un projet fédérateur, d'un montant de 100 millions d'euros en investissement et en fonctionnement sur trois ans. Il serait financé pour moitié par les industriels et par l'autre moitié par la puissance publique. A travers le Centre intégré mutualisé, les industriels ainsi que les laboratoires privés et publics mutualiseraient leurs moyens. L'objectif est de conforter la filière microélectronique en PACA qui représente en région près de 10.000 emplois et plus de 35% de la production nationale de semi-conducteurs (environ 2.000 emplois sur la Côte). L'aspect production du projet reviendrait aux Bouches-du-Rhône où sont concentrés les fabricants de chips. Les Alpes-Maritimes auraient la partie conception qui représenterait un cinquième environ du montant global de CIM PACA. De quoi booster la microélectronique azuréenne.

Jean-Pierre  Largillet

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